Trois semaines ont passé depuis que j'ai quitté l'Australie pour un petit voyage débutant en Indonésie. Je suis arrivé en compagnie de Toto à Kuta, lui ne devait rester que pour le week-end. Dès la sortie de l'aéroport, le bazar dans la rue, la pagaille des scooters et des klaxon, les taximen qui se ruaient vers nous pour nous emmener où on voulait pour quelques roupies, m'ont rappelé ma première impression quand j'étais arrivé au Viet Nam...
Nous avons donc sauté dans l'un d'entre eux, avons posé les valises dans un hôtel bon marché et nous sommes très vite retrouvés attablés à un bon restaurant devant une succulente assiette de fruits de mer et deux Bintang bien fraîches. Je pense qu'il s'agit là du premier réflèxe du bon français immigré en Australie qui met un pied en Indonésie: DE LA BONNE BOUFFE, VITE !
L'estomac plein, nous avons mis le cap sur le centre festif de Kuta, Jalan Legian, où se trouvent les clubs branchés... et le flot des touristes. Kuta n'est pas je pense la destination préférée des voyageurs roots en mal d'authenticité, mais la curiosité oblige de s'y arrêter, c'est clair. Le carrefour de Jalan Legian et des deux rues "Poppies Lane 1" et "Poppies Lane 2" est un vivier qui ne s'arrête jamais. A la nuit tombée, les scooters se fraient un chemin sur les trottoirs entre les taxis qui klaxonnent et les camions chargés d'ouvriers rentrant du travail. De chaque bar sort un flot de musique assourdissant qui se mêle dans la rue à la cacophonie générale. Des vendeurs vous sautent dessus tous les deux mètres en vous proposant diverses choses ("Magic mushroom, boss?", "Transport, boss?", "Marijuana?", "Hotel?","Sexy massage?", "Strong banana?", "Something?"). Le tout dans une chaleur moite, tropicale. Je déconseille aux agoraphobes !
Pause dans le bar Vi Ai Pi Skygarden, à quelques mètres de l'endroit où explosèrent les bombes de l'attentat islamiste qui fit plus de 200 morts en 2004. Au rez de chaussée, un groupe de musique de jazz-funk moderne déployaient ses talents. La fatigue aidant, et les petites bières se transformant rapidement en cocktails puis en shooters, ce qui ne devait être qu'un petit moment festif est devenu une nuit de folie :-)
La porte donnant sur la plage de Kuta:
La plage et ses surfeurs:
Le monument aux victimes des attentats de 2004 (sur les 200 et quelques, plus de 80 étaient australiens):
Poppies Lane 1:
Le groupe du rez de chaussée du Sky Garden
Début de soirée (les traces jaunes sur mes doigts sont un petit reste des mangues, je ne suis pas devenu Gainsbourg):
Plus tard... 
Le lendemain, triste constat. Toto avait perdu son passeport, et moi ma carte de crédit australienne, probablement restée dans une borne de retrait. Panique. Finalement, Toto retrouvera le passeport au commissariat, et ma banque me renverra une carte à l'hotel une semaine plus tard. Je passe sur la galère pour faire opposition, sachant que mon portable ne fonctionne pas ici, et que tous les téléphones publics de Kuta semblaient être mystérieusement tombés en panne. Cela a largement contrarié nos plans et nous avons du limiter nos projets. Nous n'avons pour ainsi dire rien fait jusqu'au soir. Nous avons malgré tout retrouvé un ami de Thomas, Philippe, pour un modeste petit verre au Sky Garden, histoire d'admirer la vue depuis le toit. 
Le lendemain, nous avons loué trois scooters et sommes partis à Uluwatu, au sud de Bali.
Une petite carte tout d'abord (Uluwata se situe tout en bas de la petite péninsule, au sud):
Au programme à Uluwatu, dégustation d'un délicieux Satay Ayam (poulet à la sauce satay) en haut de la falaise avec vue sur la mer et les "spécialités" locales, baignade au fond d'une crique à quelques brasse des surfeurs, balade dans le village...
Retour en fin d'après-midi à Kuta, où Thomas et Philippe devaient prendre leur vol de retour à Darwin. On s'est pris une saucée tropicale impressionnante, mais on ne pouvait pas s'arrêter car notre timing était super serré . N'oublions pas que malgré les apparences, c'est la saison des pluies en ce moment à Bali. Il n'est pas rare de se prendre des litres d'eau tiède sur la figure une ou deux fois par jour, et en scooter ce n'est pas l'idéal. Enfin, Toto et Philippe ont pu prendre leur avion et je suis resté seul en me demandant ce que j'allais faire.
Je devais être à Kuta en fin de semaine pour réceptionner ma nouvelle carte, mais je ne pouvais pas rester là, j'avais envie de découvrir l'intérieur de l'île et les montagnes, de voir autre chose que la faune de Kuta. Kio, le réceptionniste, m'a fait un bon prix pour louer un scooter pendant trois jours et j'ai donc sauté sur l'occasion. J'ai fait grosso modo le parcours suivant:
Jour 1: Kuta - Ubud, où j'ai visité un atelier d'artistes balinais - traversée des montagnes avec trois couches d'épaisseur, ça caillait grave - bref arrêt à Lovina (que j'ai fui en voyant que ce n'était pas grand chose d'autre qu'un conglomérat de resorts luxueux) - fuite dans les montagnes à Munduk où j'ai passé la nuit.
Je n'ai pas de photos avant Munduk, car j'étais privé de chargeur et ai du en racheter un dans un centre commercial de Singaraja.
Jour 2: Petite excursion dans la jungle autour de Munduk pour voir deux belles chutes d'eau.J'ai pu y aller sans débourser une fortune pour payer un guide grâce à une carte que m'a faite le patron de mon homestay. Les agences touristiques me promettaient les pires malheurs si je m'y aventurais tout seul et me conseillaient de prendre un guide. Comme je m'en doutais, la petite balade n'avait rien d'une expédition (à peine ceux heures et demi sur un chemin en bon état), et grâce à la carte, nul besoin de prendre un guide. Puis, départ pour l'autre côté des montagnes vers Kintamani où j'espérais réitérer mon forfait et grimper le volcan Batur (point culminant de l'île) en solo. Nuit à Kintamani.
Jour 3: après une nuit dans une chambre frigorifiée à 1300m d'altitude, la gorge prise et de mauvaise humeur, j'ai déclaré forfait en voyant les gros nuages qui s'amassaient sur le volcan, et me disant qu'après tout je pouvais bien me perdre là-haut. Retour cahin-caha à Kuta où le changement de température m'a fait passer du frigo au hammam.
Ci-dessous les photos.
Sur la route des montagnes, vue sur le lac Buyan:
La vue de la porte de ma chambre à Munduk:
Jungle et chutes d'eau près de Munduk:
En rentrant sur Munduk, dans le dernier kilomètre de forêt, j'ai eu une belle surprise. Un indonésien m'a invité à prendre le café dans sa maison à flanc de montagne. Une bicoque constituée de quatre murs, et pas grand chose d'autre, qu'il partage avec sa femme. Le salaire moyen d'un balinais se situe entre 50 et 100 dollars américains mensuels, ce qui est très peu sachant que les resorts "confortables" de Bali coûtent bien 50 dollars la nuit, sans parler des établissements de luxe où les prix s'envolent. Mes nuits dans les home stay et hôtels basiques me coûtaient de 7 à 15 dollars, ce qui est déjà une fortune pour un local. Tout ça pour dire que j'ai apprécié ce café comme s'il m'avait offert son meilleur cru de champagne ! Mon très sympathique hôte m'a de plus aidé à remplir toute une page de vocabulaire Bahasa Indonesia, la langue qui unifie l'archipel. Pour le remercier, je lui ai acheté des graines de cacao pur sans négocier le prix, qui à mon avis devait être largement au-dessus de sa vraie valeur...
Un temple sur la route vers Kintamani (contrairement au reste de l'Indonésie, qui est majoritairement musulmane, Bali est majoritairement hindouiste):
Kintamani, perdue dans les nuages:
J'ai découvet à mon arrivée que j'étais le seul et unique blanc dans la ville, qui accueille en haute saison les trekkeurs en route pour le volcan Batur. Dans mon petit homestay, le dernier touriste à avoir signé le registre était un allemand, trois jours plus tôt. Pour l'anecdote, dans la case "profession", il avait renseigné "secret agent" :-)
Ma chambre:
Deux photos (pas très bonnes) de la ville. On célébrait quelque chose, mais je n'ai pas réussi à comprendre l'explication de mon hôte... Je crois que cela avait quelque chose à voir avec le volcan...
Retour le lendemain sur Kuta, j'ai pris quelques photos d'un petit temple abandonné au bord de la route:
A Kuta, j'ai retrouvé un couple d'amis que j'avais rencontré dans les fermes australiennes. Nico (français), et Bomi (coréenne), On a été danser un peu au Sky Garden, et ils m'ont proposé de les accompagner pour quelques jours à Ubud. Vu que je n'y étais passé que rapidement, et comme je n'avais aucun projet certain, j'ai sauté sur l'occasion.
Avec Nico et Bomi au Sky Garden
Apparemment le mec au second plan veut prendre la parole??
Nous étions 4 à Ubud, puisqu'une espagnole, Maria, s'est jointe à nous. Et puis le monde étant tout petit, j'ai retrouvé par la suite un autre couple d'amis de Darwin, par hasard, à un spectacle de danse traditionnelle. Carlos (argentin) et Alma (italienne). Je ne savais pas que j'allais encore les croiser à l'aéroport, deux semaines plus tard. Le hasard fait de ces clins d'oeil, parfois !!
Pas loin du centre, il y a une petite forêt grouillante de singes, qui se baladent jusque dans le temple situé au centre de la forêt. Ils ont particulièrement aimé la robe de Maria. Un petit m'a sauté dessus sans crier gare :-)
Si vous ne connaissiez pas la "fish therapy", c'est le moment de vous y mettre... :-) 
Le spectacle de danse traditionnelle balinaise, où j'ai retrouvé Carlos et Alma
Avec Carlos et Alma (à gauche) dans un petit restaurant:
La porte de ma chambre:
Vue du balcon de ma chambre: des femmes transportaient des briquesà travers une rizière, pour une maison en construction à côté:
Mon plan initial était de partir pour l'île de Java depuis Bali, mais je lui ai finalement préférée l'île de Lombok, par manque de temps sans doute (Lombok est de la même taille que Bali, tandis que Java est plus grande), et puis parce que j'aime bien changer mes plans ;-)
A suivre dans l'article suivant...
