Hello à tous,
Après la journée «easy riders » dans la campagne de Hué, puis un bon nombre de bières locales ingurgitées en guise de réconfort, la nuit s'annonçait paisible... sauf si vous partagez votre dortoir avec des irlandais. Passons.
Au petit matin, malgré toute ma bonne volonté d'aller explorer plus en détail la citadelle de Hué, que je n'avais vue que de nuit et sans mon appareil photo, le soleil m'a fait faire demi-tour. Terrassé de chaleur devant une tasse de thé glacé aux portes de la vieille ville (probablement les premiers effets d'un mini-coup de chaleur), je n'ai pas eu d'autre choix que de rentrer à l'ombre à l'auberge.
A 14 heures, j'ai grimpé dans le bus pour Hoian, petite ville située à quelques 200 kilomètres au sud de Hué. Un véritable havre de paix, cette ville posée au bord d'un estuaire, respirant le calme et la discrétion après l'agitation des grandes villes. J'y ai passé quatre jours, et ces quatre jours ont probablement été le clou de mon bref passage au Viet Nam. Les rencontres sont venues rapidement, et le soir de mon arrivée j'ai pu savourer un excellent repas avec un groupe de français non moins excellent
Le lendemain matin, embarquement avec trois français, Servane, Philippe et Pascale, pour la petite île de Cham située à 2 heures de bateau. Nous avons pris place dans un bateau de pêcheur qui avait de la place pour quelques touristes, cap à l'est. Surprise, l'île de Cham est presque désertée des touristes, ceux-ci venant généralement pour la journée aux seules fins de pratiquer la plongée via un tour organisé. Nous l'avons découverte par nous-mêmes et avons logé chez l'habitant. En quelques mots : un village pittoresque, des plages de sable fin désertes, la jungle, quelques singes aperçus à la va-vite dans la végétation florissante... Voilà le décor. Mes coups de soleil ont trouvé cela moins paradisiaque, et impossible de trouver une pharmacie pour calmer mes douleurs. Notre logeuse, tout à son zèle, m'a conduit au petit hôpital au grand bonheur des petites infirmières qui se sont bien amusées à voir mon dos tout rouge (et mon visage aussi peut être ;-) Je ne voulais pas qu'on m'emmène à l'hôpital juste pour chercher un peu de biafine, mais je n'ai pas osé refuser le service offert par la logeuse. Bref.
Après la découverte du village et des plages, et des litres de sueur déversés sur la route, nous avons terminé la journée par un bain devant le coucher de soleil, avant de rentrer déguster un excellent repas à base de poisson, fait maison par la famille qui nous accueillait. « Divin », comme dirait Philippe ! Le père, plongeur de profession, nous a donné un cours de vietnamien, et nous l'avons remercié en retour par quelques leçons de prononciation de l'anglais. La chaleur était écrasante, et après avoir fermé la porte de ma chambre, je me suis assis à 5 centimètres du ventilateur afin de perdre quelques degrés et de sécher ma sueur. Une surprise de taille m'attendait : l'électricité ne fonctionnait que de 18h à 22h, et pour mon malheur je ne dormais toujours pas quand le ventilateur s'est éteint !!! J'ai cru mourir... Enfin.
A cinq heures et demi du matin, réveil en fanfare au son d'un dictaphone diffusant les informations dans tout le village, accompagné de musique militaire. J'ai fait un saut périlleux dans ma moustiquaire et me suis enfoncé la tête dans les oreillers. Il faisait toujours aussi chaud...
Nous avons profité de la plage une dernière fois et sommes rentrés sur un autre bateau pêcheur. Parvenus au milieu de l'estuaire, il a fallu en changer car nous touchions le fond (au sens propre du terme). Mais nous sommes finalement arrivés, cahin-caha, à bon port.
C'est là que je me rendu compte que ma barbe me grattait... et me suis décidé à réaliser un vieux rêve : aller me faire raser de près chez un vrai barbier ! On m'y a dorloté : rasage complet, nettoyage des oreilles (je ne l'ai pas vu venir..), finition des pattes et du cou, puis massage du crâne et du dos avec une sorte d'appareil qui ressemblait étrangement à un défibrillateur. Mon barbier a fait fi de mes coups de soleil et m'a secoué le dos avec son engin de mort !
Le lendemain, nous avons loué des scooters pour un petit ride jusqu'au sanctuaire de My Son, ruines millénaires datant de l'âge d'or Cham. Une culture et un art largement inspiré de l'hindouïsme, comme en témoignent les statues de Shiva et le petit spectacle de danse traditionnelle très attrape-touriste, mais esthétique il faut le reconnaître. De très belles ruines perdues au milieu de la jungle, dans un calme impressionnant.
Retour sur Hoi An où nous avons fait une petite fiesta : promenade dans les ruelles, restaurant sur le port, puis quelques coups dans un bar, et enfin à la fermeture (à 2 heure du matin, tout le Viet Nam dort, mêmes les énormes blattes qui pulullent le soir sur les trottoirs semblent s'être couchées), nous avons eu la chance de trouver un taxi et d'embarquer 2 autrichiens et une allemande pour une virée nocturne jusqu'à la plage à 5 km de là... Pour un bain nocturne sous les étoiles... C'était une première pour moi !
Toutes les bonnes choses ont une fin, et quand j'écris ces lignes, je suis à l'aéroport de Saigon après un voyage en bus de 24 heures au total (je ne plaisante pas). Après le soleil et la chaleur étouffants du Centre Vietnam, c'est une pluie torrentielle qui m'a accueilli à Saigon. Mon avion part dans quelques instants, destination DARWIN, AUSTRALIA.
J'arrive là-bas à 5h45 du matin heure locale et je suis exténué. Je ne sais pas encore où je dormirai, mais j'espère trouver une auberge de jeunesse dans la matinée.
Je vous laisse !!