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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 17:20

Watarrka (Kings Canyon), Uluru (Ayers Rock), Kata Tjuta (Monts Olga)

 

C'est reparti pour la suite du voyage ! Cap au sud pour les 3 destinations mythiques du centre de l'Australie:

Kings Canyon, peut être le canyon le plus impressionnant d'Australie; Uluru, le rocher devenu emblématique du pays, haut lieu de la culture aborigène; les Monts Olga, non moins importants pour les aborigènes, les montagnes rouges voisines d'Uluru.

Sur la carte, on pense que c'est à côté d'Alice Springs (et de fait, ça paraît tout proche). Pourtant...

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Au bord de la route, on aperçoit des dizaines de grands "Wedge-tailed eagles" (sortes d'aigles royaux), dans les arbres, ou dévorant des carcasses de kangourous. Surréaliste.

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L'Australie est constituée de déserts à 20%. Bien que n'étant jamais à proprement parler dans le "désert" au sens géologique du terme, la Stuart Highway se glisse entre les déserts de Tanami, Victoria et Simpson. A quelques centaines de kilomètres d'Alice Springs se trouvent d'authentiques déserts de sable, dignes des "erg" du Sahara. En descendant vers le sud, on sent que les déserts de sable ne sont pas loin. La végétation est trompeuse: il suffit de garer la voiture et de marcher un peu pour voir qu'elle cache d'authentiques dunes de sable rouge:

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On ne voit aucune vie animale dans ces dunes... Mais la nuit, ce doit être un grand terrain de jeu, car il y a plein d'empreintes étranges dans le sable:

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A un détour de la route, on croit voir Uluru au loin... Mais non, c'est le Mt Conner, beaucoup moins connu. Nous ne sommes pas les premiers à faire la confusion !

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Il paraît tout proche sur la photo, pourtant il est à plus de 20 km, accessible seulement par une mauvaise piste. On a essayé d'y aller mais on s'est trompé de piste... On a laissé tomber car la crevaison aurait été problématique.

 

Revenus à la route, en montant sur une belle dune, une surprise de taille nous attendait à l'horizon ! Un lac salé asséché, à quelques centaines de mètres, invisible depuis la route ! C'est aussi ça qui est bien, en Australie: on découvre des trucs de fou dans leur environnement naturel, sans aucune infrastructure touristique. Alors bien sûr, on peut passer à côté, mais c'est tellement bon de découvrir un lac salé asséché par hasard !

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On a coupé à travers le bush pour tomber là-dessus... Epoustouflant !

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Kings Canyon:

 

C'est un spectaculaire canyon de 300 mètres de dénivelé. Nous l'avons visité en compagnie d'Amandine et Julien, un couple de nantais sympa comme tout avec qui nous avons passé quelques jours.

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Pas de barrières de sécurité ici... Un petit pas de trop, et c'est la chute libre sur 300 mètres ! 

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Nous avons croisé un habitant du coin:

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Uluru:

 

Plus loin, à un détour de la route, le voici qui se profile à l'horizon, le seul, l'unique, le vrai Uluru ! Nous avons fait une pause dans une Rest Area, dans les dunes, à une cinquantaine de kilomètres du monolithe.

 

Voilà la vue: à gauche, Uluru. A droite, encore plus loin, les Monts Olga, qu'on pourrait prendre pour un nuage.

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Mission bois pour faire un grand feu pour 4, sur fond d'Uluru:

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Ici, les dunes étaient encore plus spectaculaires:

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Le contraste avec la végétation, encore plus saisissant:

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Uluru est à la hauteur de sa réputation. Ce rocher, au milieu de rien, a quelque chose de... magique ! De la vue d'ensemble, à la découverte de ses petits recoins, les récits aborigènes sur le "Temps du Rêve" qui se lisent sur les rochers comme dans un grand livre, la spiritualité qui s'en dégage... c'est du jamais vu. Il faut aller en Australie pour voir ça. J'aurais pu mettre cent photos, ça ne rendra jamais ce qu'on ressent au pied de cet énigmatique rocher.

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Les traînées noires que l'on voit sur le rocher sont les eaux d'écoulement. Quand il pleut (ça arrive !), le rocher dégouline de partout, et de véritables cascades se déversent dans les trous d'eaux. Ca doit être superbe à voir. DSC06070 (768x1024)

 

Peintures rupestres dans les cavernes qu'on trouve au pied d'Uluru:

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Caverne en forme de vague creusée par l'érosion (pluies et vents)

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La file de touristes faisant l'ascension du rocher:

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Bon. Je m'étais juré de ne pas faire d'apparté sur ce sujet et de ne m'en tenir qu'aux images, mais en revoyant cette photo je ne peux pas m'en empêcher ! En effet l'ascension du rocher évoque un vaste sujet, et je me dis qu'après tout, parler d'Uluru sans l'évoquer, c'est un peu passer à côté.

 

Malgré toutes les demandes d'interdiction des aborigènes locaux (Anangu), pour qui le rocher est sacré, et les nombreux panneaux rappelant que l'ascension est totalement irrespectueuse de leur culture, les gens continuent de grimper au sommet. Il faut dire que des rembardes de sécurité ont été plantées à même le rocher, pour éviter que le bilan de 30 morts ne s'alourdisse... "Si on l'interdit, les gens le feront quand même, alors il vaut mieux qu'il y ait des rembardes", entend-on...... Pourtant, en cas de forte chaleur ou de vents violents au sommet (ce qui arrive régulièrement), fermer l'ascension ne pose aucun problème et tout le monde obtempère...

 

Pour l'histoire, il y a encore 60 ans, les aborigènes vivaient là, Uluru était inconnu des touristes. Suite à la première ascension par un blanc, le rocher et le parc national Uluru - Kata Tjuta ont été déclaré propriété de l'Etat, et exploités touristiquement. Il a fallu attendre 1985 pour que le rocher soit restitué aux aborigènes et qu'une gestion partagée du parc national soit organisée, après de nombreuses années de revendication.

Aujourd'hui, il est intéressant de constater que les scientifiques, avec tout leur savoir et leur équipement, sont encore incapables de gérer la faune et la flore du parc durablement et efficacement sans apprendre des Anangu, qui vont pieds nus dans le bush depuis l'aube du temps, et le connaissent comme leur poche. Par exemple,  depuis des milliers d'année, les Anangu ont allumé des feux de bush "coupe-feu", pour empêcher les incendies intempestifs de se propager, avec une technique spécifique afin de créer un cycle de regénération. Les paysagistes d'aujourd'hui, eux, doivent utiliser des relevés satellites pour s'y retrouver ! Les Anciens des Anangu disent avec humour que le niveau de savoir des rangers et des paysagistes équivaut à celui d'un adolescent en tout début d'initiation ;-) Dans le cadre de la gestion jointe, ils les forment donc pour être plus performants, mais les connaissances liées à la spiritualité et au Temps du Rêve sont pour l'essentiel tenues secrètes. Seules quelques histoires ont été dévoilées pour sensibiliser les touristes, telles le combat de Kuniya, (la femelle Woma Python) contre le serpent Liru (brown snake), qu'on peut littéralement lire comme une bande-dessiné symbolique, dans les formes naturelles du rocher.

 

Quand le parc fut restitué aux aborigènes, la condtion était de laisser les touristes monter en haut du rocher. Aujourd'hui, il y a une marque indélébile qui se voit depuis très loin (des dizaines et des dizaines de pieds qui foulent un rocher pendant 40 ans, ça marque à jamais). De plus, certaines personnes pissent en haut du rocher! Ce n'est pas du délire, en analysant l'eau des trous d'eau qu'on trouve au pied du rocher, où se vident les eaux d'écoulement d'Uluru (signification super sacrée pour les aborigènes, qui doivent garder le silence à proximité de ces lieux), on relève des traces d'urine... Quel affront !

 

Cependant, et heureusement, on a été content d'entendre de la bouche d'un ranger, que malgré le faux argument des rembardes de sécurité, c'est aujourd'hui un des objectifs principaux - et officiels - d'interdire définitivement l'ascension d'ici trois ans, le temps que le parc national puisse proposer des attractions alternatives pour les touristes.

 

Alors c'est vrai, quand on voit ce rocher de 350 mètres de haut, et ces gens qui montent, on a envie d'y grimper, ça brûle les pieds de se lancer dans l'attaque du sommet. Mais il y a un moment, il faut accepter qu'on ne peut pas TOUT faire sous prétexte qu'on est touriste.

 

Voilà, je m'arrête ici ! Moi qui m'étais juré de ne pas trop me lâcher, j'ai fait exactement l'inverse. Mais bon, tant pis, le message est passé, et un blog, c'est aussi fait pour s'exprimer. 

 

Un des aspects magiques d'Uluru est aussi la couleur incroyable qu'il prend, au coucher du soleil, comme une braise incandescente:

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Kata Tjuta (les Monts Olga):

 

Un autre lieu sacré pour les aborigènes, à une vingtaine de km de là: Kata Tjuta, qui veut dire "Beaucoup de têtes" en Anangu.

Cela décrit bien cet amoncellement de dômes, qui peut bien rivaliser avec Uluru en termes de magie et de beauté. On a fait une randonnée par la bien-nommée "vallée des vents", qui fait une boucle à l'intérieur de cet étrange massif:

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Un road train semble arriver tout droit du désert, par la piste venue de l'Ouest:

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Vues d'ensemble, au coucher du soleil:

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Vers le sud: derniers jours de bush

 

A 700 km au sud d'Alice Springs se trouve une ville pour le moins originale. Imaginez, au milieu d'une plaine immense et désolée où aucune végétation ne pousse, une petite agglomération sans âme apparente, perdue au milieu d'immenses champs d'opales. L'opale est une pierre précieuse, et Coober Pedy, sa capitale. Sur des kilomètres carrés alentour, les gens creusent à la recherche de la petite pierre aux reflets pétrole.  De l'entreprise organisée, au bonhomme venu avec son pick-up, tous s'activent à creuser, et les étendues désertiques forment un véritable gruyère, un dédale de petits monticules...Coober Pedy vient de l'aborigène "kupa pidi" qui veut dire, je crois, "homme blanc dans un trou" ;-)

 

Non, vous n'êtes pas sur la lune. Vous êtes à Coober Pedy:

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Cette ville fait froid dans le dos. Parfait lieu de tournage pour un films de zombies...

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L'été, la ville se transforme en une gigantesque poêle à frire... Pas d'arbre, 50° à l'ombre... Pour se protéger de la chaleur, les habitants ont creusé dans le sol. On trouve ainsi beaucoup de maisons et de commerces troglodytiques. Voici l'entrée d'une église:

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Dans la partie sud du centre australien, la nature est encore plus désolée que dans le Northern Territory. Dans le northern, c'était la terre rouge sableuse typique, les termitières, le bush, les eucalyptus... Ici, c'est une autre planète. Voici quelques images:

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Ces espaces ont quelque chose de pas humain. Mais faire quelques pas dans les cailloux et contempler les quatre horizons vides procure un sentiment étrangement agréable: celui d'être seul au monde, peut être... J'ai un peu compris ce qu'Alexander Supertramp devait ressentir, perdu au fond de l'Alaska...

 

Mais en approchant de la côte sud, on retrouve l'eau et la nature se fait plus rieuse, plus verte. On retrouve les villes et on ne se dit plus bonjour de la main quand on croise une voiture sur la route. On retrouve aussi la pluie ! La mer n'est pas loin...

 

La Great Ocean Road. Les derniers kilomètres:

 

Entre Adelaide et Melbourne, la route longe l'océan indien sur 250 km. C'est une des seules routes côtières d'Australie, et elle offre de magnifiques paysages. Sur la première partie, ce sont de hautes falaises érodées qui font un peu penser à Etretat:

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Le "london bridge". Il y a quelques années, cette formation était reliée à la côté par une deuxième arche, qui s'est effondrée lors d'une tempête. Deux touristes pris au piège sont restés coincés toute la nuit sur la nouvelle île, le vent étant trop violent pour qu'un hélicoptère puisse les secourir:

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Les fameux "12 apôtres", qui ne sont maintenant plus que 9: 

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La route longe ensuite une côte faite de baies et de forêts humides et verdoyantes (Great Otway National Park).

Climat: pluie, éclaircie, pluie, éclaircie etc. On aurait aussi bien pu baptiser cette route "la route des arcs-en-ciel".

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Nous avons eu de la chance.. Dans un virage, Sophie a remarqué une boule suspecte dans un arbre. Demi-tour pour vérifier: Nous nous trouvions à quelques mètres d'un koala. Il fallait avoir l'oeil ! Et par chance, il s'est réveillé et a tourné sa tête vers nous (ces veinards dorment 18 heures par jour!)

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L'océan indien:

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Le plan initial était de conduire la voiture jusqu'à Sydney, et de la passer à une amie de Stéphanie, Juliette. Finalement, Juliette ne pouvait pas gérer la voiture, donc nous avons eu une petite frayeur. Heureusement, un ami à elle a accepté de garder la voiture chez lui, à Melbourne. Le road trip s'est donc arrêté à Melbourne, où nous avons sauté dans un avion pour Sydney.

 

Image de fin pour la Mitsubishi, bien rangée et nettoyée, juste avant qu'on la voit se perdre dans le trafic de Melbourne, ayant changé de main... J'avoue, on en avait presque les larmes aux yeux !! Après avoir fait près de 8000 km avec, et dormi dedans pendant plus d'un mois, c'est un peu comme voir sa maison se barrer sur la route !

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Krish, qui a récupéré la voiture. Un Sri-lankais super sympa, directeur d'un théâtre de Melbourne, qui nous a même invités à prendre un café dans un bar assez huppé (j'avais l'impression d'être habillé comme un plouc au milieu de la clientèle très "lounge" mais c'était marrant):

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Sydney: derniers moments en Australie

 

Et voilà. Les dernières heures en Australie sonnaient à notre horloge... Cela s'est passé à Sydney, 3 jours en auberge de jeunesse dans le quartier de King's Cross (un luxe !), qui nous ont permis de profiter de cette ville agréable à vivre. . Sophie était déjà venue, elle connaissait et a été une guide bien utile ;-)

 

Contraste typique du centre des affaires à Sydney:

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L'opéra mythique (qui est plus petit qu'on se l'imagine):

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Le non moins mythique Harbour Bridge (qui est plus grand qu'on se l'imagine):

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Une petite virée en ferry dans la baie de Sydney nous a permis d'apprécier de beaux points de vue:

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Mon dernier coucher de soleil austral... Bientôt, je le verrais se lever de l'autre côté...DSC06644 (1024x768)

 

Le lendemain, je prenais l'avion pour Pékin via Shangaï, puis Paris. Avec l'attente à Pékin, un voyage total de 40 heures!

 

Sophie, de son côté, partait passer deux semaines à Bali. On se retrouverait ensuite sur Paris.

 

Au-revoir Sydney, au-revoir l'Australie... Ou peut-être devrais-je dire: Catch you later, mate !

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Voici venu le temps de mettre un point final à ce blog. Que dire ? Je n'aime pas les au-revoir interminables, alors je ferai simple. C'était une année exceptionnelle. Quand j'avais écrit mon tout premier article, je l'avais conclu par une citation de Mark Twain, le leitmotiv de mon voyage: “Twenty years from now you will be more disappointed by the things that you didn't do than by the ones you did do. So throw off the bowlines. Sail away from the safe harbor. Catch the trade winds in your sails. Explore. Dream. Discover.”

 

Me concernant, c'est mission accomplie ! Et je rentre en France avec des dizaines d'idées qui bouillonnent dans ma tête pour l'avenir. 

 

Alors, si par hasard quelqu'un lirait ces lignes, quelqu'un qui ne se satisferait pas de son quotidien, et qui rêverait d'un beau voyage, où que ce soit, d'un long break et d'une bouffée d'aventure, voici mon petit conseil: QU'EST-CE QUE TU ATTENDS, VAS Y ET BOUFFE LA VIE AVANT QU'ELLE NE TE BOUFFE :-) :-) :-)

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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 16:16

Bonjour à tous ! Et oui, voilà enfin des nouvelles du fameux road trip made in Australia ! Le dernier article de mon blog, la dernière péripétie de cette année mouvementée au bout du monde, qui s'est terminée en beauté ! Enfin je devrais dire l'avant-dernier article, car j'ai décidé de le couper en deux pour ne pas balancer toutes les photos que j'ai sélectionnées (environ 150) en une seule fois. Rentré en France depuis le 10 juillet, après cette épopée riche en aventures mais épuisante, il m'a fallu un peu de temps pour faire les mises au point.

 

5 semaines donc, de Brisbane à Sydney en passant par le Red Center et les grands espaces désertiques, près de 8000 km parcourus, 1600 photos à trier, la tâche était ardue, mais elle en valait la peine !

 

Voici donc ci-dessous quelques photos de ce voyage. Après pas mal de réflexion, j'ai choisi de privilégier l'image dans cet article, pour éviter qu'il devienne interminable et trop difficile à lire. Ouvrez donc grand vos mirettes :-)

 

Tout d'abord, voici l'itinéraire de notre "petite" boucle. Toute la partie en bleu a été faite en voiture, et le dernier tronçon (Melbourne-Sydney), a été fait en avion, car nous avons du laisser la voiture à Melbourne suite à un changement de programme. 

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En remontant la côte Est. Brisbane - Airlie Beach

 

Chose que l'on ignore souvent en France: il y a un hiver en Australie ! Et à Brisbane, cet hiver se traduit par... de la pluie, de la pluie, de la pluie. On a eu un début de road trip très difficile à cause de l'eau, mais en remontant vers le Nord, on a retrouvé le soleil et de magnifiques plages.

 

Voici la voiture: une splendide Mitsubishi Magna tout équipée pour le camping à l'arrache, que nous a prêtée Stéphanie, ma collègue de picking. Ce fut notre "maison roulante" pendant tout le trajet.

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C'est parti !

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A Rockhampton, traversée du Tropique du Capricorne:

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Lors d'une nuit au bord de la mer, à Clairview, il s'est passé deux événements notables: on a été témoins par hasard d'une éclipse de lune, et j'ai vu mon premier opossum (c'est un animal qui pullule en Australie, et pourtant je n'en avais jamais rencontré jusque là):

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Aux alentours d'Airlie Beach, pique nique en bord de mer. Derrière l'horizon se trouve la Grande Barrière de Corail...

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D'Airlie Beach, nous avons fait une excursion d'une journée dans les îles Whitsundays. On s'est baigné à "Whitehaven Beach", une magnifique plage de sable coralien blanc, puis on a fait du snorkeling sur des récifs coraliens où on a vu des dizaines et des dizaines de poissons multicolores. Beau temps, mais l'eau était glaciale ! C'était déjà du luxe de se baigner en hiver alors on va pas se plaindre...

 

Sur le bateau... Ca décoiffe !

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Whitehaven Beach:

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Dans les fourrés à côté de la plage: un énorme "varan":

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Vue depuis les hauteurs de l'île:

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Cap à l'ouest. Bienvenue dans l'Outback.

 

A quelques exceptions près, l'Australie n'est peuplée que sur les côtes. Dès que l'on met le cap vers le centre, on se retrouve donc en pleine nature. C'est "l'Outback", comme on dit ici, où vivent les "quatre M" : missionaries, mercenaries, madmen and misfits (les missionnaires, les mercenaires, les fous et les asociaux). 

 

Les villes de l'Outback ont été construites pour des raisons particulières. Notamment, pour alimenter les mines, car le sous-sol australien est riche en minerai. Ici à Charters Towers, une ancienne mine d'or désaffectée:

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Le clocher de l'église ressemble plus à un derrick  qu'à un clocher!

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"Division Range": une petite chaîne de montagnes se dresse au beau milieu d'une grande forêt. Derrière cette chaîne, c'est une interminable prairie parsemée de petits arbustes et de touffes de "spinifex" (une sorte d'herbe d'apparente très douce mais piquante).

 

La vue sur la forêt:

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Arrivée dans un bled appelé "Prairie", à l'entrée de la grande prairie:

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Des cacatoès au bord de la route:

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Coucher de soleil sur un "windmill"  (un élément de paysage très typique de l'outback):

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Pause bière dans une ancienne station de diligence, dont le patron nous a proposé de camper avec la voiture dans les champs derrière le bar:

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Cette nuit là a été la première nuit de grand froid (la température est tombée vers les 0 degrés pendant la nuit). Le réveil fut dur, il faisait toujours très froid dehors.

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A quelques mètres de la voiture, des visiteurs matinaux se demandaient ce qu'on faisait là:

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La station de diligence au matin. On aurait dit que les derniers équipages étaient passés la veille:

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Traversée de la prairie (400 km!). La route longe une voie de chemin de fer où nous croisons de longs trains:

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Sur la route aussi, il y a des... trains. Ce sont des camions gigantesques (plus de 50 mètres de long), que l'on appelle "road trains". Ils transportent souvent du minerai ou du bétail. Pour les doubler, le code de la route impose une visibilité de1 km, mais dans la prairie, ça ne pose pas trop de problèmes...

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A la fin de la prairie, le paysage change: du relief, des arbres, une nature brute et hostile sur des kilomètres infinis... C'est le paysage typique du "bush" australien, et il ne fait pas bon s'y perdre...

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Par contre, pour un amoureux de nature authentique, c'est le rêve. Il suffit de prendre une piste, et "on y est". DSC05191 (1024x576)DSC05183 (1024x768)

 

Sur les pistes, les couchers de soleil sont magnifiques.  DSC05245 (1024x768)DSC05232 (1024x768)

 

Une nuit, nous avons campé au bord d'un "billabong" (point d'eau permanent), dans un cadre idyllique. On aurait dit une oasis. Au lever du soleil, nous nous sommes réveillés en même temps que les centaines d'oiseaux qui habitent là.

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Entrée dans le Northern Territory (Territoire du Nord). C'est le pays du vide. En effet, ce territoire fait deux fois et demi la superficie de la France, mais sa population totale équivaut à celle de la ville de Rennes !

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Peu après, un bruit bizarre dans le pneu... Par une chance incroyable on était à 10 km d'une station service. En roulant au pas, on a pu l'atteindre et changer le pneu, qui était sur le point d'éclater !

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Sur la Stuart Highway, cap au sud.

 

Nous avons rejoint la Stuart Highway, route mythique qui traverse l'Australie du Nord au Sud. Nombre d'explorateurs sont morts en tentant de rallier les deux extrêmes, jusqu'à ce que John McDouall Stuart y parvienne, après deux essais infructueux, en 1861.

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Et là, dans la première station service, ô surprise, nous tombons sur Leo et Ricardo ! Ce sont les deux français avec qui j'avais fait l'affaire du siècle, en septembre à Darwin: l'achat d'une petite voiture à 300 dollars seulement (voir l'article Ca bouge !). Même en Australie, il faut croire, le monde est petit. 

 

Pour la petite histoire, tout le monde nous disait qu'elle allait lâcher après 50 km... Mais bon, pour 300 dollars, peu importait, on l'avait trouvée vaillante, et on l'avait baptisée "Brutus", en l'honneur d'un énorme crocodile du même nom, qu'on avait vu dans la rivière Katherine. Par la suite, j'ai quitté Leo et Ricardo, qui ont fait plusieurs milliers de km sans problème (ne jamais écouter les mauvaises langues).

 

Ironie du sort, quand on est tombé sur eux ce jour-là à Three Ways, Brutus venait de rendre l'âme, 5 minutes auparavant... Signe du destin, j'étais là pour le début de son histoire, il fallait que je sois là à son dernier soupir !! On a pique niqué avec eux en se remémorant ses heures de gloire.

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Rest In Peace... Brutus... qui a rendu l'âme à Three Ways, Northern Territory... DSC05288 (768x1024)

 

Sur la Stuart Highway, entre Three Ways et Alice Springs, le paysage est magnifique.

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Nous avons repéré l'entrée d'une grotte sur une colline, non loin de la highway:

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D'en haut, le point de vue était plutôt pas mal ;-)

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Pause à Tennant Creek, pour visiter une mine d'or désaffectée... pour le bonheur de Lara Croft !

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Les Devil's Marbles, ou Karlu Karlu en aborigène. Un mystérieux amoncellement de pierres érodées:

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Nous avons passé la nuit dans un camping discret juste derrière les Devil's Marbles... Cette nuit-là, nous avons entendu le hurlement plaintif d'un "dingo" (sorte de coyote des plaines australiennes), quelque part, dans les rochers.

 

Confort 4 étoiles, non?

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Voilà un animal typique de l'Australie: l'émeu. Une sorte de grande autruche avec une tête flippante:

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Admirez le regard aimable, la pupille absente et l'air profondément intelligent de cet animal ;-) Cet émeu m'émeut... DSC05436 (1024x768)

 

A Barrow Creek, petit bled de 11 habitants rendu tristement célèbre par le meurtre d'un touriste anglais de 28 ans, qui a inspiré le film "Wolf Creek", nous avons fait le plein dans la road house. Mais les petites montagnes environnantes étaient tellement désolées et vierges qu'on a pris les chaussures de rando et qu'on est parti à l'assaut d'un petit canyon inhabité.

 

On se serait cru dans un western, juste avant le moment où on voit les chevaux indiens s'aligner sur les crêtes...

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Le sol, complètement aride:

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Vue d'en haut:

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Nous approchons d'Alice Springs, le centre de l'Australie.

 

Un pont passe au-dessus du "Ghan", train mythique qui traverse le pays de haut en bas. Le nom est une allusion aux chameliers afghans qui arpentaient l'Outback, autrefois, et qui ont importé le chameau en Australie.

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Pour faire rêver un peu, voici une photo du train légendaire dans son élément, trouvée sur internet (la voie de chemin de fer ne rejoint la Stuart Highway que pour quelques tronçons).

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Feu de camp, la nuit, sur une "rest area". Notre seul chauffage !

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Alice Springs ! Le centre de l'Australie... et peut être du monde. 

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La ville en soi n'est pas très belle... Mais c'était l'endroit idéal pour faire une initiation au Didgeridoo, cet instrument mythique des aborigènes:

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Et pour revenir en acheter un peu après... Quel meilleur souvenir aurais-je pu trouver?

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Alice Springs est un point de base idéal pour découvrir la région, notamment le massif des West McDonnell Range. Moi qui croyait que l'Australie n'était pas un pays de montagne, j'ai été servi !

Le long d'un trek mondialement connu, le "Larapinta trail", il y a plein de choses à voir. Au programme: de la nature plein la gueule, et peu de touristes dans le champ de vision.

 

Un tronçon du Larapinta Trail:

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Le chemin suivait un cours de rivière asséché sur quelques kilomètres. A un moment, nous avons repéré, à 2 ou 3 mètres de nous dans les herbes sèches, un serpent que je pense être un "Brown Snake" ou un "TaÏpan" (je ne suis pas spécialiste !). Quoi qu'il en soit, ces deux espèces figurent dans la liste des serpents les plus venimeux au monde. Pas intimidé pour deux sous, ce serpent s'approchait de moi quand je l'ai pris en photo. Autant dire que je ne suis pas resté longtemps pour un cliché parfait mais celui-là n'est pas mal !

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Standley Chasm: une sorte de gorge encaissée où le soleil vient se glisser entre 11h30 et midi. Digne d'un Indiana Jones:

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Ochre Pits... Un endroit sacré où les aborigènes venaient vraisemblablement chercher les pigments rouges qui leur servaient à réaliser leurs mystérieuses peintures rupestres. Il s'agit d'un empilement de couches ocres, assez original.

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Les mouches du Northern Territory ne nous ont pas laissé de répit !

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Les Western McDonnell :

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Glen Helen:

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Quand on le peut, le feu est toujours un bon réconfort en ces nuits froides:

Surtout cette nuit-là, où nous avons campé en pleine nature, dans le lit sableux d'une rivière asséchée. A la nuit tombée, une grosse bête à sabots est venue marcher à une centaine de mètres de nous, sans jamais rentrer dans le champ de nos frontales... On voyait juste ses yeux brillants qui nous regardaient de temps en temps... Peut être un cheval sauvage, ou un buffle, vu le bruit qu'elle faisait en marchant dans les pierres...

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Randonnée de quatre heures à Ormiston Gorge:

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L'isolement était quasi total. Dans cette grande vallée, nous avons croisé bien plus de rapaces que d'humains (1 seul !):DSC05672 (1024x768)DSC05675 (1024x576)DSC05717 (1024x768)

 

Toujours dans la région d'Alice Springs, sur une piste, un troupeau de chevaux sauvages nous a permis de faire cette magnifique photo:

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Je termine cette première partie par une photo typique:

 

Les arbres en arrière-plan, au vert et blanc si particulier, sont des eucalyptus, que l'on trouve partout en Australie.

 

A propos, nous avons croisé bien plus de kangourous morts sur les routes, que de vivants... Ils sont écrasés notamment par les road trains, qui sont équipés de pare-chocs spéciaux pour ne pas avoir à piler tous les 100 mètres, à la nuit tombée. Le jour, on voit les cadavres de loin, notamment grâce aux charognards en tous genres qui s'entassent sur leurs carcasses...

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A suivre...

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 14:04

Nous y voilà ! L'article sur le fruit picking est enfin prêt !

 

A l'heure où j'écris ces mots, je suis assis à la table de la cuisine, chez moi, après un peu plus de 2 mois de picking. Demain je quitterai Gayndah pour rejoindre Sophie à Brisbane, et...

 

Mais je reviens en arrière car vous n'allez rien comprendre. Revenons tout au début.

 

Fin mars, quelques jours après être rentrés du Carnarvon National Park, la nouvelle est tombée: on allait pouvoir enfin bosser ! Ken, le patron de la ferme Benapan, voulait qu'on commence à "picker" son petit champ de citronniers pendant 2 jours, avant d'attaquer les mandarines. Ces 2 jours de citron ont un peu été notre initiation, pour Sophie et moi.

 

Un petit mot sur le fruit picking, LE boulot typique par lequel passe la majorité des backpackers en Australie.

 

La méthode de picking des citrons et des mandarines est différente des mangues (voir mon article sur les mangues à Darwin).

Un tracteur remorquant des "bins" (des grosses caisses ouvertes sur le dessus et dont la base est une palette) avance entre les "rows" (rangées). De chaque côté les "pickers" cueillent les fruits en coupant les tiges à la naissance à l'aide d'un "clipper" (sécateur), et en versant les fruits dans un sac ventral, qu'ils vont vider dans la bin quand il est plein. La partie haute de l'arbre ("top") est pickée à l'aide d'une échelle mobile qu'on trimbale d'arbre en arbre. Comme me disait Louis un jour, l'échelle est la meilleure ennemie du picker: elle est lourde, elle s'empêtre dans les branches, c'est une vraie galère, mais c'est grâce à elle qu'on va chercher tous les fruits.

 

Quel que soit le fruit, il existe deux sortes de picking : le picking payé à l'heure, et le picking payé au rendement (je pense qu'en France, c'est toujours payé à l'heure). Ca change radicalement la manière de travailler. Chaque type de picking a ses avantages et inconvénients:

 

A l'heure, on ne se tue pas à la tâche, c'est clair. Mais on ne peut prendre que des pauses encadrées et minutées. Les fermiers qui appliquent cette méthode savent qu'ils sortiront moins de quantité par jour, mais que les fruits seront mieux pickés, moins abîmés. Chez Benapan, les citrons sont considérés plus fragiles (comprendre: plus sensibles aux coups de sécateurs mal placés, à l'humidité matinale, au choc lorsqu'on vide les sacs dans la bin, etc), et par conséquent les pickers sont rémunérés à l'heure, sur des journées de 8 heures. Salaire horaire: environ 19 dollars brut, donc ça fait des journées d'environ 150 dollars.  A l'heure, on est par équipe de 6 par tracteur.

Quand j'avais travaillé dans les mangues à Darwin, j'étais aussi payé à l'heure, mais on faisait des journées de 10 heures.

 

Au rendement, c'est l'inverse: c'est la guerre. Chaque seconde, chaque geste comptent. Il faut apprendre les "trucs": monter à l'échelle quand le sac est vide, remplir le sac à ras bord pour éviter de faire trop d'allers retour vers la bin, prendre plusieurs fruits dans la main, avoir le regard qui est déjà sur le fruit suivant quand on est en train de picker le premier, etc. Une vraie mécanique. Plus on va vite, plus on est payé. Par contre, on est libre d'arriver et de partir quand on veut, de prendre le nombre de pauses qu'on veut, etc. Chacun s'organise. Au rendement, on travaille par équipe de 2 par tracteur. Sophie et moi avions donc un tracteur rien que pour nous.

Les meilleurs pickers de Benapan font 3 bins par jour, payées 90 dollars la bin. Un petit calcul: ça fait du 270 dollars la journée ! Pour nous, au début, on ne dépassait pas 1 bin par jour... Puis on est monté progressivement à 1 et demi, et après un mois, on arrivait à sortir 2 bins par jour.

 

Et maintenant, quelques photos.

 

Les premiers jours dans les citrons:

 

Les citronniers sont de grands arbres bourrés d'épines, et très touffus. Personnellement, je trouve que le picking est plus difficile que les mandarines. 

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A la pause:

De gauche à droite: Romain et Bertrand, Louis, Nico et moi. Une équipe 100% française !

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Le personnel a pas mal tourné pendant la saison, mais les français ont toujours été majoritaires. Généralement on était 14 en tout. Les autres pickers sont des québécois, des coréens, des hollandais, et quelques australiens.

 

Une bin de citrons (les citrons sont plus gros, les bins se remplissent plus vite):

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Les deux journées de citron sont passés comme un coup de vent. Au petit matin du troisième jour, on a attaqué un bloc de mandarines en "stripping". Ah oui, j'avais oublié de le dire, normalement en première partie de la saison, on fait du "size picking". C'est à dire qu'on prend les mandarines les plus grosses (on doit pouvoir faire le tour du fruit entre le pouce et le majeur + deux doigts minimum). En deuxième partie de saison, on refait les mêmes blocs, mais en "strip picking", c'est à dire qu'on "déshabille" littéralement l'arbre: rien ne doit rester. Théoriquement, les petits fruits qu'on a laissé lors du premier picking ont eu le temps de grossir. Il faut éviter de "trop" picker au premier picking, ce qui est tentant quand on débute. En effet, vu qu'au deuxième picking, on reprend les raws qu'on a pickés au premier, si on s'y est bien pris, les arbres doivent être à nouveau chargés de gros fruits.Toute une technique...

Enfin. Le premier bloc de mandarines était une exception car c'est une variété précoce, on l'a donc strippé dès le premier jour. 

 

Réveil à 5h15, surmotivés, Nico passe nous prendre à la maison et on arrive à fond les gamelles dans la ferme à 6 heures. On court vers les tracteurs, on va à toute vitesse dans les raws qu'on a tirés au sort la veille, et on bosse jusqu'à 16h ou plus en prenant quelques minutes de pause pour manger, fumer une clope, etc. Pendant deux mois, grosso modo, ça s'est passé comme ça, avec des périodes d'interruption à cause de la pluie, des prix qui chutaient, ou d'un day off parce qu'on n'en pouvait plus...

 

Petite anecdote: le rituel en arrivant à la ferme, qui est à 5 km de Gayndah, c'était d'écouter cette musique à fond dans la voiture de Nico. C'est génial pour arriver surexcités et surmotivés dans les champs ! Ca restera LA musique de Fruit picking 2012. A écouter avec les basses à fond pour être dans l'ambiance :-)

 


Karlit&Kabok - J'aiPasD'KKlip by karlitetkabok

 

Et oui, après avoir appris à me servir d'un marteau piqueur à Darwin, on aura appris à conduire un tracteur (ouh bé dame!)

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Voici une série de photos de picking :

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On ne peut pas dire que le fruit picking soit un boulot facile. Parmi la liste des désagréments (outre les longues heures et le réveil aux aurores), citons:

 

La chaleur et le froid. Au mois d'avril, entre 10h et 15h, le soleil était mon pire ennemi. Chapeau, manches longues, litres d'eau de rigueur. Au mois de mai, avant 8h30, il faisait tellement froid que j'avais deux pulls et deux paires de gants l'une sur l'autre. Parfois, on pouvait avoir les deux: froid glacial le matin, chaleur torride l'après-midi...

 

Les épines: même s'il n'y en a pas autant que dans les citrons, les épines des mandariniers ne pardonnent pas, et parfois même traversent les gants. On s'en prend dans la main, sous les ongles, sur les bras, les coudes, etc. Certaines épines sont impressionnantes:

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Il y a aussi l'échelle qui se casse la gueule, les guêpes (deux piqures à mon actif), les serpents d'arbre (j'en ai vu un sur une branche, heureusement inoffensif, à 20 cm de mon visage), les énormes araignées qui tissent leurs toiles entre deux arbres, les punaises qui envoient un spray à la figure (l'arroseur arrosé?) etc. 

 

Cette araignée était énorme et se baladait sur sa toile, entre deux arbres, pile là où je devais mettre mon échelle. On a l'impression qu'elle est dans le vide:

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Une autre, plus petite, mais bien poilue...

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En contrepartie, travailler dans les champs a quelque chose de magique. Au petit matin, les toiles des araignées imbibées de rosée sont de véritables oeuvres d'art:

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Cette perruche est magnifique:

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Des "insectes en bas âge" agglutinés autour d'oeufs ou de larves, je ne sais pas trop:

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Dans les arbres, il y a de petites grenouilles de 2 ou 3 cm, qui sautent de feuille en feuille:

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Quand on arrive aux aurores, le soleil se lève, tout est calme et les champs sont tout embrumés. C'est magnifique. Quand on prend le tracteur pour aller dans les blocs, qui sont parfois assez loin, on se sent libre et bien :-) 

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Le soleil se couche tôt en mai en Australie (c'est le début de l'hiver). En faisant une journée un peu longue, il n'est pas rare qu'on assiste au lever et au coucher du soleil à la ferme. Là, le soleil va se coucher sur une voie ferrée désaffectée qui traverse la ferme:

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Ces deux mois de fruit picking furent vraiment une belle expérience. De plus, l'ambiance était vraiment géniale. Les boss sont les plus cool que j'aie jamais eu (Ken, le big boss, Michael, son fils qui vient discuter avec nous dans les champs en moto cross et qui organise des barbecue de temps en temps chez lui). Avec les autres pickers aussi, surtout en fin de journée quand on ralentit le rythme et qu'on décompresse en sortant des blagues et en criant dans les champs.

 

Absolument rien à voir avec les mangues, où les boss étaient des rapias qui nous surveillaient tout le temps... Et si dur que soit le picking, je préfère infiniment les mandarines aux mangues. La chaleur du Northern Territory, c'était encore pire, et au moins dans les mandarines, je n'avais pas les bras détruits par le jus acide des fruits, ni d'allergie sur tout le corps !

 

Que s'est-il passé à part ça pendant ces deux mois, et quel est le programme pour la suite?

 

Sophie est rentrée en France tout le mois de mai, pour aller au mariage d'un très bon ami et passer un peu de temps avec sa famille, du coup j'ai travaillé un mois de plus qu'elle à Benapan. Je la retrouve demain, le 1er juin, à Brisbane, d'où on va partir en road trip pour 5 semaines. Pendant le mois de mai, j'ai travaillé avec Stephanie, une québécoise super sympa qui fait du picking depuis trois ans, entre la Colombie Britannique (ouest du Canada), la Tasmanie, et le Queensland. C'était une veine de la rencontrer, car elle va nous laisser la voiture, à Sophie et  moi, après son départ ! En fait, elle part au Canada tout début juin, pour voir sa famille qu'elle n'a pas vu depuis trois ans, et enchaîner sur la saison des raisins. Elle n'arrête jamais ! Après les raisins, elle reprend un avion pour l'Australie où elle va faire les cerises, les pommes... Vu qu'elle ne savait pas quoi faire de sa voiture (un break tout équipé) pendant son absence, elle nous l'a gentiment laissé pour faire notre road trip avec Sophie.Ca va nous économiser un paquet d'argent en logement, vu qu'on va dormir dedans, et on n'aura pas besoin de se prendre la tête à chercher des lifts tous les deux jours. On sera libres !

 

Donc voilà le programme, demain Stephanie et moi on part à Brisbane avec deux autres, je retrouve Sophie là-bas et on part le lendemain. Programme prévu, mais non fixé à 100 pour cent: Alice Springs, le centre rouge de l'Australie, Adelaide, Melbourne, Sydney, où on devrait laisser la voiture de Steph, soit à une copine à elle, soit dans une ferme qu'elle connaît. Ca fait une petite trotte de plus de 6000 km !!!

 

Voilà l'itinéraire, grosso modo, sachant qu'on va peut être faire des détours par ci, par là:

roadtripmap

 

Je suis impatient de retrouver Sophie et de prendre la route ! Voilà plus de deux mois que je travaille et que je vis une sorte de routine. J'ai à nouveau la bougeote !!

 

Et je finis cet article par une nouvelle de taille: ma date de retour en France est fixée ! Le 8 juillet, après notre road trip, je m'envole de Sydney pour arriver à Paris le 9 !

 

Donc voilà, cette année de voyage se terminera en beauté, j'espère, par une belle boucle vers l'intérieur de l'Australie, et une expérience encore différente, et sûrement passionnante.

 

Pour ceux qui sont à Paris vers le 9, il faudra absolument qu'on organise un truc. Il va falloir que vous me choyiez parce que la transition va être brutale... Mais bon, le futur c'est le futur, pour l'instant je vais aller finir mon sac (il est 1h du matin), demain on part aux aurores, et je suis impatient d'y être.

 

Il y aura d'autres articles croustillants en perspective !

 

A très bientôt ;-)

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 06:50

Comme je l'avais dit à la fin de mon article précédent, Nico nous avait proposé de nous joindre au groupe pour un week-end au parc national de Carnarvon, organisé au dernier moment, et nous avons sauté sur l'occasion vu qu'on ne travaillait pas encore et qu'on n'avait pas grand chose à faire. Pour resituer dans le temps, cela remonte au mois de mars (je sais j'ai un retard monstrueux mais je vais très bientôt être à jour...)

 

Le parc national de Carnarvon, réputée pour ses magnifiques gorges encaissées, se situe à plus de 500 km de Gayndah, mais les distances sont tellement grandes en Australie qu'en fait, c'est presque à côté ;-)

 

Voici l'itinéraire :

 

Départ à trois voitures, avec des tentes, de la bouffe. On se suit pendant de longues heures, dans un paysage vert et régulier, un peu valloné. C'est une campagne de prairies parsemées d'eucalyptus (cet arbre est très présent en Australie), et... de baobabs !

 

 

Vue sur la route depuis la voiture de Nico:

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Un baobab au bord de la route:

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On a suivi la route principale jusqu'à la nuit tombée. Le soleil se couchait quand nous sommes arrivés aux approches du parc national.

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Nous avons pris un petit chemin secondaire sur la droite, alors que les derniers rayons du soleil s'évanouissaient. Tout de suite, on s'est retrouvé dans un autre monde. On a roulé pendant une demi-heure dans un environnement complètement sauvage. J'avais l'impression d'avoir laissé la civilisation et que là, c'était la nature qui reprenait ses droits. De chaque côté de la petite route, aucune trace de vie humaine. En ouvrant la fenêtre, on pouvait entendre mille bruits, mille froufrous dans les hautes herbes. A l'horizon, dans la pénombre, on pouvait deviner la forme d'une barrière de petites montagnes: le parc national de Carnarvon. Dans le faisceau de nos phares, des choses fuyaient, volaient, coassaient. C'est un sentiment très différent de celui qu'on peut avoir en roulant la nuit sur les routes de campagne françaises. Ici, on a vraiment l'impression d'aller dans le "wild", au milieu de nulle part, et qu'il ne vaut mieux pas tomber en panne...

 

La petite route a fait place à une mauvaise piste, qui nous a rappelé le Cambodge et le Laos. A plusieurs repises, on a du traverser des cours d'eau à gué, en priant pour qu'il ne pleuve pas pendant le week-end, car le niveau de l'eau aurait monté. Sans 4x4, dans ce cas, il n'y aurait rien eu d'autre à faire que d'attendre que l'eau baisse à nouveau...

 

Quelques kilomètres avant d'arriver au camping, situé au beau milieu du parc, les voitures se sont arrêtées en pleine nature et tout le monde est descendu. Un gros serpent de 2 mètres, surpris par la lumière des phares, faisait le mort en travers de la route. Il était bien vivant, ses yeux brillaient dans la lumière des phares, et sa tête était légèrement dressée, aux aguets.

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C'est en fait un python. Un serpent sans venin qui tue ses victimes par constriction. Il fait partie de la même famille que les anacondas et les boas. Les plus grands pythons australiens peuvent atteindre 6 mètres. 

 

Arrivés au camping, nous nous sommes rendus compte qu'il fallait en fait réserver pour planter la tente. Définitivement, même en pleine nature, les procédures ne sont jamais loin.... On a du appeler les gardiens par interphone, qui nous ont fait un accueil peu sympathique ("vous n'avez pas réservé? Vous êtes complètement inconscients ou quoi???"), mais tout s'est bien passé car le camping était aux trois quarts vide...

 

Le montage des tentes à la lueur des phares était épique !

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Une fois les tentes montées, on a fait un délicieux barbecue. Tomates, hot dogs, brochettes, et champignons au bleu. Miam!

 

De gauche à droite: Arnaud et Clément (français), Heli (finlandaise), et Gab (français)

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Sur la table d'à côté, une énorme mante religieuse est venue s'assurer que tout allait bien. Terrible, la photo, non? DSC03207 (1024x768)

 

Fascinante, cette mante religieuse. N'est-ce pas Nico? 

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Après le repas on s'est posé dans l'herbe près des tentes. L'ambiance était relax, à quelques mètres de nous dans la forêt on entendait des tas de bruits, mais pas de stress hein..

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Arnaud, et son look "Into the Wild"

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Clément

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Au petit matin, on a eu la visite d'un kangourou qui faisait bien ma taille (c'est dire s'il était grand !):

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Bizarre, ces animaux quand même:

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Un kookaburra sur une branche:

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Départ vers les gorges dans la bonne humeur:

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Avec Louis, un gars du Sud qui sera un collègue de picking chez Banapan:

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Le parc national abrite une longue gorge où un cours d'eau descend sur une dizaine de kilomètres. Une sorte de canyon encaissé, où pousse une vieille forêt subtropicale.  

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Premier arrêt dans une sorte de piscine naturelle, où l'eau vient s'écouler en suintant des parois rocheuses, dans un cadre magnifique:

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La végétation était vraiment impressionnante: 

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Au fur et à mesure qu'on marchait dans la gorge, le groupe s'est disséminé entre ceux qui voulaient faire les vingt kilomètres et voir toute la gorge à bon pas, et ceux qui préféraient prendre le temps. C'est comme ça qu'on s'est retrouvé tous seuls dans la nature avec Sophie. 

 

Plus loin, un canyon secondaire particulièrement encaissé se découpe dans la montagne. Les rochers sont recouverts d'une mousse humide, et il y pousse une espèce de fougère géante apparemment unique au monde :

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A une époque pas si lointaine, les gorges de Carnarvon étaient un site important pour les aborigènes, qui dessinèrent des peintures rupestres dans plusieurs endroits (non datées). Les aborigènes utilisaient une pâte de pigments naturels qu'ils humidifiaient avec de la salive, puis dessinaient les contours d'objets divers, ou de leurs mains, en se servant d'eux comme des pochoirs:

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Les motifs les plus remarquables sont les mains et les boomerangs. Les aborigènes chassaient au boomerang. Souvent, ils en portaient plusieurs sur eux, pour pouvoir corriger le tir si le premier lancer manquait la cible. On peut voir différentes sortes de boomerangs, parfois en paires, et un grand nombre de mains de tailles diverses:

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Cette main venue d'une époque révolue semble nous adresser un salut mystérieux...

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J'en profite pour faire un aparté sur la culture aborigène, qui est fascinante. Comment aurais-je pu faire un blog sur l'Australie sans parler de ses habitants premiers?

 

La civilisation aborigène est l'une des plus anciennes du monde; on estime qu'elle date d'au moins 50 000 ans (source: Encyclopédie Universalis). Je trouve très intéressant de penser qu'ils ont pu rester tout ce temps sans modeler la configuration de l'Australie, sans construire de villes, sans vouloir adapter leur environnement, sans surpeupler leur île. 50 000 ans où leur manière de vivre n'a pas, ou peu changé: c'était des nomades d'une simplicité extrême qui n'entamèrent jamais la quête du progrès. Ou alors, leur progrès à eux n'était pas technique, sinon spirituel. En effet, on peut dire qu'ils étaient "à la pointe" sur ce sujet: ils avaient une spiritualité très forte, un total détachement des biens matériels, et ne connaissaient pas la guerre. En un mot, les aborigènes devaient vivre très près du bonheur. Il est assez horrible de penser que leur civilisation, qui avait atteint un équilibre harmonieux et durable, a été tout simplement dévastée en quelques années par les colons européens. Que reste-t-il de leur idéal aujourd'hui? Plus grand chose. En découvrant l'Australie avec un regard différent, on aurait pourtant eu tant à apprendre d'eux... 

 

Si vous avez un peu de temps, je vous conseille un documentaire vraiment très intéressant: "Le Rêve brisé des aborigènes". Merci à Sophie qui a déniché cette perle ! Voici le résumé et la vidéo ci-dessous:

 

En 1951, Jacques et Betty Villeminot se sont rendus dans les zones désertiques du centre de l'Australie. Ils y ont rencontré et filmé des tribus aborigènes vivant leurs derniers souffles de liberté. Ces hommes, des chasseurs cueilleurs, n'étaient pas encore marqués par la société de consommation occidentale. De cette expérience exceptionnelle, le couple d'aventuriers, pionniers dans le cinéma ethnographique, a tiré une vision du monde radicalement différente de celle qu'ils connaissaient. Dans cette région du monde, ces aborigènes étaient marqués par une absence totale de sentiment matérialiste ainsi que par un mysticisme absolu.

 


Le rêve brisé des aborigènes by Ceorl-Celtic

 

Je ferme la parenthèse ici.

 

Le cours d'eau qui passe dans les gorges de Carnarvon est peu profond et se traverse à gué. On s'est baigné dans son eau (froiiiiiiiiiiide) avec Sophie. Pas de problème pour moi, mais Sophie a eu moins de chance... En ressortant, elle avait des sangsues partout ! Elle a du se mettre au mauvais endroit :-( 

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Dans le lit de la rivière, on a trouvé beaucoup de pierres ocres qui ressemblaient à de la craie. Je me demande si ça ne servait pas aux aborigènes pour faire leur peintures:

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Je m'essaie à l'art rupestre ;-) Sophie, il faudra qu'on revienne dans quelques milliers d'années pour voir si c'est toujours là ! On aura passé l'âge limite pour le visa mais bon on trouvera une solution...

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On a retrouvé les autres plus tard, et on a terminé la journée en allant piquer une tête dans un petit lac pas loin du camping. Il parait qu'il y avait des ornithorynques sauvages dans ce lac (encore un animal bizarre endémique à l'Australie), mais on n'en a pas vu.. Par contre, on s'est fait frissonner en sautant du haut d'un rocher de 6 mètres qui surplombait le lac ! Je n'avais jamais sauté de plus de 3 mètres... Sensations garanties, attention ça rend accro ! 

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Le lendemain, on est reparti assez tôt pour pouvoir faire la route sans arriver trop tard à Gayndah. Au départ, on voulait retourner dans les gorges pour prendre un chemin montant aux crêtes afin de voir le point de vue sur le canyon. Malheureusement on s'est levé trop tard et il a fallu renoncer. C'est le risque quand on fait un tel voyage au dernier moment, mais on aura quand même passé une journée magnifique dans les gorges !

 

Pour terminer cet article, je vais vous montrer quelques photos de notre maison de Gayndah, qui allait être notre pied à terre pour les mois d'avril et mai. Plutôt posé, plutôt classique, comme vous allez voir, on n'est pas dans le standing "backpacker", et tout ça pour un petit 80 dollars par personne et par semaine. Après toutes ces pérégrinations, ça nous a fait bizarre de retrouver le confort d'une maison...

 

Voilà la maison, qu'on partage avec deux australiens. Elle est construite au pied du "Mont Gayndah", petite colline sauvage qui surplombe la ville, et où les kangourous pullulent (on les voit de la fenêtre de la chambre, située à l'arrière de la maison). 

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Un petit mot sur les colocataires: Ben, le propriétaire, charpentier de son métier, très discret et qu'on voit plutôt rarement (je n'ai pas de photos de lui). Un jour sur deux, sa fille Aurora vient dormir à la maison et court partout. Pas très bavarde avec nous, la petite, c'est difficile de lui arracher un petit "hello" du bout des lèvres. Elle doit être timide... 

Il y a aussi Ashley, un coloc en or qui tient le "videoshop" de Gayndah. Ashley excèle dans l'art de faire de l'alcool artisanal, a une collection de DVD impressionnante, deux écrans plats, et est passionné de Rome et d'histoire antique (il possède un nombre illimité de documentaires et de séries sur l'empire romain, les gladiateurs, etc). Je suis presque devenu incollable sur la question ;-)

 

Ashley:

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La cuisine, super équipée, et la salle à manger au fond:

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La chambre:

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Le salon d'Ashley (je précise d'Ashley, car bizarrement Ben a son propre salon...) où on a quartier libre sur les DVD:

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Il y a de la moquette partout, c'est génial pour se rouler dedans:

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Du coup on a profité de la cuisine pour se concocter des petits plats...

 

Poulet curry au lait de coco...

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"Mee goreng" à l'indonésienne...

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Le seul défaut chez Ben: ce n'est pas très convivial et un peu "chacun pour soi". Mais bon, pour ça, il nous suffit d'aller chez Nico à 500 m de là, maison de backpackers typique, l'exacte antithèse de chez Ben, où tout est propre, calme et bien rangé.

 

Pendant le temps libre qu'on avait avant de commencer à travailler, on s'est pas mal baladé, et notamment on a grimpé le Mont Gayndah pour aller voir le point de vue en haut. Il y a une route qui monte depuis le centre ville, mais de la maison, on peut tout simplement couper et grimper pendant 15 mn, en priant pour ne pas marcher sur un serpent...

 

On n'a pas vu de serpents, mais on a vu plein de kangourous qui avaient l'air de se demander ce qu'on faisait là:

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Vue sur Gayndah depuis le haut de la colline:

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Derrière la colline, on dirait la campagne anglaise:

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Au coucher du soleil, la lumière est magnifique:

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Concernant le boulot, on pensait trouver une place dans les citrons dans d'autres fermes, en attendant le début de la saison chez Benapan, où on avait réservé pour les mandarines. En fait, on n'a rien trouvé et on a du attendre fin mars pour commencer. On a commencé par deux journées de citrons, car Ken (le fermier), voulait attendre que le prix des mandarines monte avant de donner le départ. La ferme possède surtout des mandarines, mais il y a un petit bloc de citrons qui permet de bosser quand les prix ne justifient pas d'engranger des mandarines.

 

Allez, un petit bonus pour la fin. Voici une grenouille qui vient se poser devant la porte de la maison tous les soirs, je la vois à chaque fois que je vais fumer une cigarette :-) Un jour, elle est même rentrée dans la maison et alors que je lui courais après pour la mettre dehors, elle est rentrée dans la chambre et faisant des petits bonds et s'est cachée sous le lit !

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A suivre !

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 07:10

Je pense que cet article est très attendu... Et pour cause, il s'agit du grand retour en Australie, et peut être du troisième grand chapitre de ce blog.

 

Au moment où j'écris ces lignes, il me tarde de vous reparler de ce pays magique qu'est l'Australie, pays où j'avais débarqué le 1er août dernier, sans trop savoir ce qui m'y attendait ! Débarquer en plein Northern Territory avait été, à ce moment-là, une réelle découverte. Mais je pense qu'après 4 mois de vadrouille en Asie, c'est avec un regard nouvellement curieux que je suis arrivé avec Sophie à l'aéroport de Gold Coast, le 2 mars. 

 

Mais je reviens tout d'abord un peu en arrière, en Thaïlande plus précisément, où nous avons pris un avion dans le magnifique aéroport Suvarnabhumi pour Kuala Lumpur, notre escale avant Gold Coast. A Kuala Lumpur, en descendant de l'avion, il pleuvait. Trois mois plus tôt nous avions sauté dans un bus à Kuala Lumpur pour fuir la pluie, et voilà qu'on la retrouvait... A l'appel du vol Gold Coast, on a passé la porte d'embarquement avec un petit pincement dans le coeur. Regret de quitter l'Asie, et excitation à l'idée de continuer les aventures au pays d'Oz pour moi (pour Sophie, c'était une grande première).

 

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L'aéroport de Gold Coast - Coolangatta se situe tout à l'est du pays. Nous avions décidé d'atterrir là-bas, car j'avais un piston pour travailler dans les mandarines à Gayndah non loin de Brisbane, par l'intermédiaire de Nico et Bomi (un couple super que j'avais rencontré dans le packing des mangues à Humpty Doo, et avec qui j'avais passé quelques jours à Bali, voir l'article: Indonésie: Bali et Lombok. Première partie: Bali )

 

Les billets Air Asia étant moins cher pour Gold Coast que pour Brisbane, voilà comment on est arrivé là.

 

Le vol de nuit s'est bien passé, et finalement, peu après le lever du jour, nous survolions la côte australienne...

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Arrivés à Gold Coast, fatigués par le décalage horaire et la nuit dans l'avion, et apeurés par les 17 dollars qu'on a du dépenser pour un simple petit déj (4 fois plus cher qu'une nuit d'hôtel pour deux à Siem Reap...), on a mis tout de suite le cap sur Byron Bay, destination que nous avait conseillée une australienne rencontrée en Thaïlande.

 

La petite carte traditionnelle de notre itinéraire :-)

 

 

Byron Bay

C'est une navette individuelle et super propre (brutale transition après les vans surchargés d'Asie) qui nous a déposés, un peu hagards et déboussolés au beau milieu de Byron Bay. Vite, on a cherché un backpacker pour poser les valises et prendre une douche. A ce moment là, le plan que j'avais pour travailler dans les mandarines était toujours hypothétique. Normalement, il y avait de la place dans la ferme où avait travaillé Nico l'année dernière pour le début des mandarines, prévu fin mars, donc un mois après. J'avais appelé Ken, le fermier, pour réserver nos places. Je savais juste que nos noms étaient notés quelque part, sur une liste. Mais à vrai dire, je n'y croyais pas trop en arrivant. L'expérience que j'avais des recherches de boulot en Australie était que tout se fait au jour le jour, et que rien n'est garanti  (no worries, mate !).

 

J'étais donc un peu stressé quant à ce plan, et décidé à chercher du boulot en parallèle dès notre arrivée, pour le cas où ça tomberait à l'eau. Quand on a du débourser 60 dollars à deux pour une petite nuit en backpacker, ça nous a remis les idées en place: jusqu'à ce qu'un boulot soit confirmé, chaque dollar était compté !

 

Byron Bay est une ville de surfeurs et de bon temps. On croise des gens en maillot de bain et le surf sous le bras. Même s'il pleut un peu tous les jours en cette fin de saison humide, ça n'empêche pas la ville de garder son atmosphère cool et "beautiful people". J'imagine que ça doit un peu ressembler à la côte californienne, les "beach boys" version 21 ème siècle ! Ambiance agréable donc, mais pas vraiment de boulot là-bas, la ville est petite et les backpackers sont là pour les vacances, pas pour travailler. Objectif Brisbane donc, à 165 km pour se rapprocher de Gayndah et être mobile au cas où on trouverait du boulot et commencer tout de suite. Mais le temps de trouver un transport, nous avons profité de l'ambiance de Byron Bay...

 

Et maintenant place aux photos.

Sur la plage de Byron Bay, des oeuvres d'art en... sable !

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La plage et ses surfeurs:

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Juste à côté de Byron Bay se trouve un petit cap qui a la particularité d'être le point le plus à l'est de l'Australie. En haut de ce cap, il y a un phare depuis 1901, dont le faisceau est aujourd'hui visible jusqu'à 27 milles nautiques, soit environ 50 km ! C'est le plus puissant d'Australie. 

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En arrivant au phare, on se croirait presque dans le Finistère :

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Les rochers battus par les vagues donnent également un petit côté Bretagne...

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Par contre, cet étrange animal rencontré sur le chemin (un "water dragon", une des nombreuses variétés de varan qu'on trouve en Australie) remet tout de suite les idées en place. On n'est pas en Bretagne !!

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Sympa, non? Celui-là faisait bien 50 cm de longueur. 

Ce qui est bien en Australie, c'est que le pays est si peu peulé que la faune y est omniprésente. C'est vraiment marquant: dès qu'on met un pied dehors, on tombe nez à nez avec les animaux les plus étranges qu'on puisse imaginer. J'ai trouvé sur internet un article qui disait que 83% des mammifères, 89% des reptiles, 90% des poissons et des insectes et 93% des amphibiens d'Australie sont endémiques. L'Australie n'est pas un pays où il faut aller si on a peur des animaux... J'aurai l'occasion d'en parler dans mes prochains articles... 

Mais revenons à nos moutons. La vue du phare est magnifique, dommage que le ciel se soit couvert :

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Nous sommes rentrés à Byron Bay par la plage, où nous avons profité d'un coucher de soleil aux couleurs chaudes: 

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Brisbane

Comment aller de Byron Bay à Brisbane pour pas cher, quand fait des économies de bout de chandelles? Il suffit de se balader dans la rue et de dire à voix haute: "Comment on va faire pour aller à Brisbane?" Et là, un touriste français s'arrête, relève ses lunettes sur son crâne et dit... "Vous êtes français?"

La faune française présente sur le territoire australien n'est pas endémique, bien sûr, mais elle est aussi omniprésente ! C'est bien pratique, parfois :-)

Le lendemain matin, nous partions tous les trois dans la voiture de notre nouvel ami, destination Brisbane. On s'est arrêté dans un petit backpacker qui ne ressemblait pas du tout aux backpackers typiques qu'on trouve un peu partout en Australie. Situé un peu à l'écart du centre, sur les hauteurs du Brisbane résidentiel, l'endroit respire la tranquillité. 

La vue sur la banlieue de Brisbane, depuis le balcon:

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L'endroit possède un vrai cachet, qui le fait plus ressembler à une maison d'hôte qu'à un backpacker. Le quartier, construit à flanc de collines, avait un petit côté San Francisco :-)

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On devait rester quelques temps à Brisbane au moins, le temps que Sophie fasse les formalités inévitables pour travailler en Australie: obtenir un "Tax File Number" et ouvrir un compte bancaire, ce qui ne nous a pas pris beaucoup de temps. A mon grand soulagement, on a eu Nico au téléphone qui nous a dit de venir rapidement à Gayndah et qu'on aurait de grandes chances pour travailler dans les citrons pour la fin de la saison. Quant au job dans les mandarines fin mars, il était assuré. On allait être 14 à picker dans la ferme, dont nous et Nico. Pour venir à Gayndah, il nous fallait trouver un autre lift jusqu'à Childers, où Nico et Bomi viendraient nous chercher. Plus besoin de se prendre la tête donc. On a posté des annonces de covoiturage sur internet et dans les backpackers de Brisbane. Cette fois-ci, on n'a pas eu la chance de tomber sur un français dans la rue, mais le temps d'attendre que les intéressés nous appellent, on a pu profiter du temps qu'on avait pour visiter Brisbane. 

Brisbane est la capitale de l'état du Queensland (nord-est de l'Australie). C'est la troisième ville plus peuplée d'Australie, avec 2 millions d'habitants. On a trouvé que c'était une ville très agréable à vivre malgré sa taille. Les gens ne paraissent pas trop stressés, même dans le centre des affaires. La circulation n'est pas trop oppressante, le mélange des architectures modernes et anciennes est intéressant (ancienne en Australie, c'est à dire une centaine d'année). Les bords de la Brisbane river sont agréables pour marcher, courir, faire du vélo. Et il y a un magnifique jardin botanique. 

 

Les buildings du centre ville: 

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Le mélange des architectures. Ca m'a un peu rappelé New York: 

Les vieux immeubles côtoient les buildings modernes: 

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On ne doit pas voir le clocher de cette église de très loin !

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Quelque part dans le centre, je suis tombé sur de vieux amis...

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A qui j'ai présenté Sophie:

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Le long de la Brisbane River est aménagé pour les piétons. Il y a un petit port de plaisance où l'on trouve quelques bateaux.

 

Un "steam boat" (bateau à vapeur), qui fait un peu penser à la Louisiane:

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La vue de Brisbane est sympa:

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En continuant le long de la rivière, on tombe sur le jardin botanique de Brisbane, un vrai condensé de nature en ville, très bien entretenu:

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Cet arbre est un banian. Il a la particularité de faire des "racines aériennes" à partir de ses branches, qui viennent  s'enraciner dès qu'elles touchent terre, ce qui permet à un seul arbre de se développer et de couvrir parfois plusieurs hectares !

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Voilà la plus jolie ;-)

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La vue sur la skyline de Brisbane:

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Quand on se balade dans un parc à Paris, on voit des pigeons sur les pelouses. A Brisbane, ce sont des ibis. C'est d'une autre classe ;-)

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Un kookaburra est posé sur une branche. Ce gros oiseau est mythique dans la culture aborigène, son chant ressemble à un rire rauque:

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En quittant le parc à la tombée de la nuit, on a encore vu un gros "guana" (varan) derrière un banc:

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De Brisbane à Gayndah


Nous sommes restés trois jours à Brisbane. Finalement, nous avons reçu une réponse à notre annonce, et un néo-zélandais qui remontait vers le nord pour le boulot nous a proposé de partager les frais jusqu'à Maryborough, où Nico est venu nous chercher. On est arrivé à Gayndah à la nuit tombée. Dans un premier temps, Nico nous a hébergé dans la maison qu'il loue en colocation avec d'autres backpackers. Ambiance festive garantie ! Darren, le proprio, habite dans la maison également, et n'est pas le dernier à trinquer. Sa maison est une institution et un lieu de passage ininterrompu d'amis venus pour se joindre à la bonne ambiance. Le soir de notre arrivée, on s'est retrouvé assis à la grande table, où on nous a servis un verre généreusement plein et une assiette fumante en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ! La première soirée à Gayndah était prometteuse :-)

 

La maison de Darren est la dernière de Gayndah. En ouvrant la porte de derrière, c'est la cambrousse. Le soir, les kangourous viennent jusque dans le jardin, à quelques mètres de la maison.

 

La vue depuis chez Darren:

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Un visiteur de fin de journée ;-) ;-)

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Nous sommes restés chez Darren pendant deux ou trois jours, le temps de trouver un logement (c'était déjà complet chez lui). La question a été vite réglée: alors qu'on en parlait un jour chez Darren, le charpentier qui était en train de faire des travaux dans la pièce d'à côté, un ami à lui, nous a dit qu'il avait une chambre libre dans sa maison, qu'il pouvait éventuellement nous louer. Le temps de la visiter, et que Ben (l'ami de Darren) nous confirme qu'on pouvait venir, on s'est installé là-bas ni une ni deux. Pour 80 dollars la semaine par personne, électricité comprise, dans une maison moderne et confortable, avec deux colocs australiens, c'est un super plan ! Je n'avais jamais payé moins de 150 dollars la semaine à Darwin, et en plus, pour un confort limité.

 

Je parlerai de cette nouvelle maison où on allait passer un petit bout de temps, ainsi que de notre recherche de boulot dans un prochain article. Pour terminer ici, voici quelques photos de Gayndah.

 

Gayndah, c'est pas bien grand... 1700 habitants, qui se connaissent tous ! Les fermes d'agrumes des alentours donnent du travail chaque année à une ribambelle de français et de coréens (les deux nationalités les plus présentes), ainsi qu'à des québécois et d'autres européens. Apparemment, les gens en entendent parler plus par bouche à oreille car Gayndah n'est pas la destination principale pour travailler dans les agrumes. Ce qui expliquent que l'on trouve autant de français et de coréens, puisque c'est eux qui répandent le bouche à oreille. En marchant en ville ou en allant faire les courses à la supérette, on entend autant parler l'anglais que le français ou le coréen.

 

La rue principale de Gayndah fait penser à une rue du far west américain. Toutes sortes de petites boutiques sans étage (du coiffeur au boucher, passant par le poissonnier, le magasin d'occasions, le bottleshop, le bar etc. ).

 

Voici un hôtel qui fait carrément western, en plein centre de Gayndah (si, si !)

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Gayndah est la plus vieille ville du Queensland. Plus vieille que Brisbane, même. Apparemment, c'était un lieu de passage à la fin du siècle dernier, quand l'Angleterre envoyait encore ses forçats en Australie pour la coloniser...

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Les boutiques, sur la rue principale:

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Certaines maisons sont très belles, comme celle-là:

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La Burnett River, qui traverse Gayndah:

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Les points noirs qu'on voit dans les arbres de gauche sur la photo ci-dessus, sont en fait une colonie de "Flying Fox" (littéralement des "renards volants", qui sont en réalité d'énormes chauve-souris qui peuvent dépasser 1 mètre d'envergure). Quand on s'y approche, il y a un vrai tintamarre de cris... et une odeur très particulière... Voilà encore un animal bizarre...

 

De plus près:

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Quelques jours plus tard, nous étions sans succès dans notre recherche de boulot. La ferme de citrons où travaillait Nico à ce moment leur a donné un week-end off. Un jour, on reçoit un texto au petit matin disant: "on a le week-end off, on part tous en road trip au Carnarvon National Parc. Départ à midi si ça vous dit de venir". On regarde vite fait sur la carte: le parc est à 550 km de Gayndah. A côté, à l'échelle de l'Australie, quoi !!

 

Le temps de rappeler Nico, on les a rejoint à midi pour une petite virée de fin de semaine de plus de 1000 km. C'est un peu comme si, en France, un parisien décidait le vendredi d'aller camper dans les Alpes et de revenir le dimanche. Normal, quoi !

 

Je vous raconterai ça dans le prochain article aussi !

 

A très bientôt !

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 04:25

De Thakhek à Luang Prabang, notre prochaine étape, le trajet est long. 700 km. On ne peut pas vraiment faire de tels sauts de puce au Laos, un pays tout en longueur où les voies de communication souvent difficiles (le Laos est constitué à 70% de montagnes et de plateaux), ne permettent pas de couvrir rapidement de longues distances en bus. Nous avons du le couper en deux, et nous sommes arrêtés pour une nuit à Vientiane. 

 

Voici ci-dessous une carte interactive de notre itinéraire au Laos. Je teste ce nouveau type de carte, qui sera normalement plus pratique à utiliser ! On peut zoomer sur les détails, la déplacer, etc.

 

 

Par manque de temps, nous n'avons pas fait de vieux os à Vientiane, et je dois dire qu'on l'a un peu esquivée. On retiendra tout de même le délicieux restaurant indien du centre ville, où on a pu se mettre un bon poulet Tikka derrière le gosier pour quelques kips... Le lendemain matin, nous étions dans le bus pour un long trajet vers le nord.

 

Le trajet de Vientiane à Luang Prabang est tout simplement magnifique. La RN13 relie les deux villes en passant par le nord-ouest de la cordillère annamitique. Heureusement, car le voyage a duré environ 8 heures pour rallier les 400 km...

 

Luang Prabang est une ville qui ne ressemble à aucune autre au Laos, aux yeux du visiteur d'aujourd'hui. C'est l'ancienne capitale du "Lan Xang", le royaume du million d'éléphants. Elle dégage un je-ne-sais quoi qui donne envie toujours envie d'y rester un jour de plus.

 

Inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1995, la ville s'est ouverte au tourisme et compte aujourd'hui parmi les "must do" du pays.

 

Notre impression est quand même restée un peu controversée.D'un côté, nous avons été réellement happés par l'alchimie de cette ville: l'atmosphère calme et reposante, un peu "vintage" des rues, les magnifiques temples, les flots de couleur qui égaient le centre ville, le pas indolent des bonzes...  Il faut le dire, c'est assez magique. 

Toutefois, nous avons rencontré quelqu'un qui a vu la transformation de Luang Prabang depuis 1995. D'après lui, la classification au patrimoine mondial de l'UNESCO a dénaturé la ville. Les habitants ont fui le centre-ville au profit des guesthouses que l'on construisait à la chaîne (on en compte plus de 200 aujourd'hui). Le coût de la vie a explosé, et Luang Prabang serait devenue, en quelque sorte, une ville-musée placée sous la tutelle de l'UNESCO. 

 

Mais je reviendrai sur ce sujet bientôt. Place aux photos :

 

Voici quelques-uns des magnifiques temples que l'on peut voir à Luang Prabang, qui en compte plus de 30: 

 

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A l'intérieur des temples, on ne lésine pas sur les statues de Bouddha:

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Voici quelques détails intéressants:

 

Ornements et mosaïques, sur une façade:

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Détail de peintures murales: 

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Les rues de Luang Prabang sont belles et ont parfois une petite touche d'insolite.

 

Des galettes de riz sèchent au soleil: 109

 

Un vieux touk touk:

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Une Citroën Traction avant ???

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Bonzes au travail:

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Une ville nonchalante se doit d'avoir des chats ;-)

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Une petite ruelle dans le centre-ville :

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Dans la même ruelle, un buste a été placé dans l'encadrement d'une fenêtre:

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Panorama sur une partie de la ville, depuis la colline qui la surplombe:

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C'est aussi à Luang Prabang que nous avons fait une rencontre des plus intéressantes.Tout a commencé dans une librairie de Bangkok, où nous avons acheté un petit roman en français intitulé "Le radeau de bambou" dont la quatrième de couverture nous avait intéressé, en prévision du voyage au Laos:

 

"Un bébé humain miraculeusement sauvé par un éléphant au Laos. Puis l'adolescent qu'il devient, découvrant ses dons naturels, va être initié à la médecine énergétique; au fil du récit, il va connaître des aventures amoureuses, partir à la découverte de ses origines, et dans un voyage à travers les us et coutumes de ce pays nous amener à connaître et apprécier les humains de ce pays ainsi qu'une espèce en voie de disparition: l'éléphant".

C'est un récit simple et très prenant, qui nous fait découvrir le Laos rural de l'intérieur. Je le recommande chaudement.

 

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Nous avons réussi à contacter l'auteur, Bounmy, un français de Marseille qui a tout largué il y a une quinzaine d'années pour s'installer au Laos. Nous avons dîné avec lui à Luang Prabang, et il nous a raconté son histoire,  faite de rebondissements et d'aventures. Il nous a dit comment il est tombé amoureux de son pays d'adoption, le Laos, et de son emblême: l'éléphant. Une rencontre fascinante.

 

Bounmy est très proche de l'association française Elefantasia, qui oeuvre très activement à la sauvegarde des élephants au Laos.

Son roman est disponible en vente sur son site (lien-ci-dessous) :

Le radeau de bambou

 

 

Toujours plus au nord

 

Nous avons laissé l'indolente Luang Prabang derrière nous pour sauter au petit matin dans un bateau, destination Nong Khiaw. 6 heures de bateau nous attendaient sur le Mekong d'abord, puis sur la Nam Ou, rivière qui descend des villages des montagnes en une succession de rapides.

 

Voici une photo du type de bateau que nous avons pris:

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La rivière Nam Ou est magnifique. Pendant 6 heures, nous n'avons vu que quelques pêcheurs, aucun village, et de magnifiques montagnes brumeuses tout autour de nous.

 

Une barque de pêcheurs:

 

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Les montagnes qui bordent la Nam Ou:

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Les rapides sont tels qu'à certains moments nous avions l'impression de "grimper" la rivière, comme on grimperait une côte. Le conducteur manoeuvrait avec beaucoup d'habileté. La rivière était parfois si peu profonde qu'on voyait le bateau frôler les rochers du fond. Mais nous n'avons jamais touché, ni le fond, ni les gros écueils au milieu desquels il manoeuvrait. 

Dans le bateau, nous étions à l'air libre, et l'eau s'invitait parfois à bord... A un moment, une vague plus grosse que les autres nous a littéralement trempés. On avait sorti l'ordinateur à ce moment, et j'ai vraiment cru que c'était fini pour lui.. On l'a mis à sécher, batterie dehors, pendant 24 heures après avant de l'utiliser. Mais heureusement ( que serait devenu ce blog, sinon??) il s'en est sorti !! 

 

Voici un petite vidéo du bateau dans les rapides:

 

Finalement nous sommes arrivés en bon état à Nong Khiaw. C'est une petite ville relativement isolée au milieu d'une nature vierge. Un paradis pour les yeux, un havre de paix. Seul problème, une route traverse la Nam Ou par un grand pont en béton qui fait un peu tâche dans le paysage, mais bon...

 

Voici une photo du port du Nong Khiaw au coucher du soleil, vue depuis le pont. Ca en jette !

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Le lendemain, petite excursion dans les terres pour explorer des grottes à une demi-heure de marche. Le guide mentionnait une première grotte, facile à trouver, qui aurait abrité les habitants pendant les bombardements américains, lors de la guerre du Viet Nam. Mais une deuxième grotte nous intéressait, un peu plus loin le long de la falaise. Avec son réseau de salles souterraines, elle aurait servi de siège à la banque de Luang Prabang pendant la guerre !

Arrivés au pied de la falaise, on a tout d'abord bataillé pendant une bonne demi-heure dans la broussaille, pour suivre un sentier escarpé qui ne donnait nulle part. C'est au moment où on allait faire demi-tour qu'on a trouvé un autre chemin, et qu'on est littéralement tombé sur l'entrée de la grotte! Lara Croft n'aurait pas fait mieux... 

Bien entendu il n'y avait personne, et presque pas d'aménagement. A peine un panneau de bois. Heureusement que nous avions emporté la lampe frontale, car on n'aurait jamais pu se frayer un chemin dans le long réseau souterrain que nous avons trouvé à l'intérieur... Claustrophobes, s'abstenir !

 

La falaise et la végétation qui cachait l'entrée de la grotte:

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Je n'ai pas beaucoup de bonnes photos de l'intérieur, car sans autre lumière que celle de la torche, ce n'était pas idéal pour les cadrages.

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Sophie dans un tunnel d'entrée menant au bureau de ce qu'on appellerait en France un "DAF" (Directeur Administratif et Financier):

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Un peu plus tard: je pars chercher un dossier dans les archives... Du coup, la vie de bureau me paraît beaucoup moins ennuyeuse !!!

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Une photo toute simple, mais j'adore !

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Le long des 200 mètres de réseau, il faut parfois se glisser entre les parois. Il y a parfois du bon à ne pas mesurer 1 m 90  ;-)

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Muang Noi Neua et les villages avoisinants:

 

A une heure de bateau plus au Nord, se situe le village de Muang Noi Neua (voir la carte).

 

Le voyage en bateau a été entrecoupé par un méandre que nous avons du franchir à pied, la rivière n'étant pas assez profonde. Ayant malencontreusement lâché le groupe qui marchait à la queue leu leu dans la forêt, ce fut l'expédition pour retrouver le bateau qui nous attendait. Finalement on s'est retrouvés et le bateau nous a livré à destination. Le cadre est plus ou moins le même qu'à Nong Khiaw, mais Muang Noi est encore plus isolée, car aucune route n'y mène. Le seul moyen d'y parvenir est le bateau.

 

Une rue de Muang Noi Neua:

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Les bombardements américains ont fait rage par ici. J'avais montré une ogive recyclée en embarcation dans mon dernier article. Voici de nouveaux exemples de recyclage à Muang Noi Neua: élément décoratif, ou tout simplement piquet de clôture !

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Drôle d'idée de décoration quand même, quand on connaît le lourd tribut de victimes ques ces joujoux font payer au Laos, encore aujourd'hui. Les bombes à fragmentation, ou "bombies" en anglais, sont de véritables engins de mort, interdits à la production depuis 2008. Chaque ogive, en s'ouvrant, libère plusieurs centaines de bombies, de la taille d'une balle de tennis. En explosant, chaque bombie projète elle-même des billes meurtrières en acier. Une bombie peut facilement mutiler ou tuer. Je cite ici un article d'Oxfam de novembre 2010 que j'ai trouvé sur internet, très intéressant:

 

Plus de 2 millions de tonnes de bombes ont été larguées sur le Laos au cours de la « guerre secrète » de l'Amérique, entre 1964 et 1973. Au moins 30 % d'entre elles n'ont pas explosé, et des décennies plus tard, jusqu'à 80 millions de petites bombes à fragmentation non explosées sont dispersées dans le pays.

 

Vous pouvez cliquer ici pour lire l'article en entier. 

 

Muang Noi Neua, c'est aussi un endroit où l'on pourrait passer des heures à contempler les bateaux au coucher du soleil, sur une rivière Nam Ou à présent bien calme (avec tous ces remous, il faut bien qu'elle fasse des pauses, j'imagine).

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L'endroit incite à la tranquillité...

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Le lendemain, randonnée pour visiter deux petits villages perdus dans la campagne:

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Des paysages de rizières asséchées:

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Les villages: 

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Le bambou tressé est beaucoup utilisé pour faire les maisons:

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Sur le lit d'un ruisseau, un pont en bois miniature encadré de bâtons d'encens a été construit. Peut-être pour que les esprits du village puissent traverser à pieds secs, à la saison des pluies ?

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Vers Luang Nam Tha:

 

Nous avons du écourter notre séjour dans ce paradis terrestre, car le monde réel s'est rappelé à nous: nous n'avions plus beaucoup de liquidités. Et bien sûr, dans le paradis terrestre, il n'y a pas de banque ! Il fallait donc repartir avant de tomber à sec.

 

Le lendemain, nous avons repris le bateau vers Nong Khiaw, afin d'y sauter dans un bus pour Luang Nam Tha, tout au Nord du Laos.

 

Sur la route, le bateau s'est arrêté pour laisser monter un pêcheur qui avait fait une prise particulièrement grosse, qu'on a calé tant bien que mal sous le siège du conducteur. Le pêcheur était super fier d'exhiber sa prise. 144

 

Déception à Luang Nam Tha, après un trajet long et chaotique en bus.

Dans cette petite ville vantée par tous les amateurs de treks, les agences touristiques et les guest houses ont poussé comme des champignons. Toutes se bousculent pour vendre un trek sur un ou plusieurs jours vers les communautés ethniques locales à prix d'or. Un peu désabusés et ne voulant pas trop débourser trop d'argent, nous avons opté le lendemain pour une petite rando vers un village Lenten (une des nombreuses ethnies au Laos), et la jungle des alentours, ce qui nous a pris toute la journée. Au retour, on s'est rendu compte avec amusement qu'on avait fait le trajet d'un trek vendu à 70 dollars..

 

Les Lenten sont une ethnie restée très traditionnelle, réputée pour leur artisanat, notamment dans la confection du papier et la récolte du coton. Les femmes, et même les jeunes filles, sont toujours vêtues d'une tunique traditionnelle de coton teint en bleu indigo.

 

Une femme Lenten récupère une grande feuille de papier. Il s'agit en fait d'une pâte de bambou qu'elle a laissé  sécher au soleil sur ce grand panneau:

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Ici, les tuniques sont mises à sécher:

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On trouve beaucoup de toits de chaume dans le village Lenten, ce qui m'a rappelé les Phnong au Cambodge:

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Un enfant s'occupe avec un vieux jouet en bois:

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Plus loin, de jeunes femmes Len Ten tissent du coton. Le mur de la maison en face est en bambou tressé. 150

 

Derniers jours au Laos... et derniers moments en Asie :

 

De retour à Luang Nam Tha, nous avons acheté notre dernier billet de bus laotien: un aller pour Chiang Kong, ville frontière avec la Thaïlande. Nous allions retrouver le royaume de Siam après deux mois de voyage au Cambodge et au Laos, pour y passer nos derniers jours en Asie, étape de taille avant de repartir pour... l'Australie ! L'Australie que j'avais quittée très exactement le 11 novembre dernier, pour un séjour à Bali qui allait commencer sur les chapeaux de roues... 

 

Pas de folies prévues en Thaïlande, juste du repos et de la préparation psychologique pour ce nouveau dépaysement (je devrais dire "repaysement", je finis par perdre un peu mes repères...) Une étape à Chiang Rai, un bus pour Bangkok pour allonger nos derniers Bats en bonne bouffe bon marché. Le 2 mars, notre avion devait s'envoler pour une toute autre partie de l'Australie que celle où j'avais débuté mes aventure en septembre dernier: Gold Coast, à l'extrême est.

 

Je termine cet article aujourd'hui par la toute dernière photo du Laos, prise sur le bateau traversant le Mekong vers la rive thaïlandaise. Au-revoir Laos, pays de l'indolence et du temps qui passe, pays des montagnes et des vallées cachées... 

 

Pays qu'on ne peut jamais oublier. 

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 02:10

Si Phan Don - Les quatre mille îles

 

Venus du Cambodge le premier jour de février, nous nous sommes arrêtés quelques jours à Si Phan Don, une petite merveille située au sud du pays, juste après la frontière. Si Phan Don (les quatre mille îles, en laotien), est un amas d'îles et de rapides, qui coupent le cours du Mekong, navigable en amont sur mille kilomètres. Les « îles » vont du petit-îlot de la taille d'une touffe d'herbe à de grandes terres habitées. 

 

C'est un véritable petit paradis qui ne ressemble aucunement à notre conception habituelle du fleuve. C'est un endroit mystérieux et paisible qui tient à la fois du lac et du bord de mer, où les gens savent savourer le temps qui passe. Une bonne initiation au Laos, en somme, où un dicton célèbre dit que "Trop travailler est mauvais pour la tête"...  Un bon point pour le Laos !

 

Mais méfiez-vous de l'eau qui dort... En aval, le Mekong se déverse vers le Cambodge en une barrière de chutes d'eau impressionnantes. Ce sont les plus grandes chutes de toute l'Asie.

 

Voici une carte du Laos. Si Phan Don se trouve à l'extrême sud. Cette carte de notre itinéraire est interactive, vous pouvez zoomer sur le sud Laos pour voir la région des 4000 îles:

 

 

Voici également une photo satellite de Si Phan Don:

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Un chapelet d'îlots, quelque part sur un bras du Mekong:

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Si Phan Don est aussi le paradis des chats. Un deuxième bon point pour le Laos !

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Des embarcations de pêcheurs:

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C'est l'heure du bain pour les buffles (et les canards). Ils ont l'air d'adorer ça:

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En descendant le fil du courant, le calme des eaux du Mekong est troublé par un bruit sourd à l'horizon. Ce sont les chutes de Tat Somphamit et, plus loin, de Khon Phapheng. 

 

Tat Somphamit: 

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Les chutes d'eau sont sensées abriter les "phis", ou mauvais esprit de la rivière. Les laotiens, comme tous leurs voisins d'Asie, sont très superstitieux. Nul n'est censé approcher les chutes de trop près, mais quelques pêcheurs s'y risquent malgré tout. Ils attrapent de petits poissons qu'ils laissent sécher sur les rochers: 

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J'ai eu la chance d'apercevoir un saumon ou une truite faire un bond d'1 mètre hors de l'eau. Pas le temps de sortir l'appareil photo !

 

Les chutes de Khon Phapheng sont les plus impressionnantes: 

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Mais passées les chutes, les flots se calment à nouveau et continuent leurs cours vers le Cambodge.

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Sur l'île de Don Det, la pointe Sud est le seul attroupement touristique de la zone. Néanmoins, il suffit de remonter de quelques centaines de mètres pour retrouver le calme de l'île et ses berges aux arbres accueillants :-)

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Notre bungalow était situé directement sur le fleuve, idéal pour larver un peu et se reposer des péripéties cambodgiennes.

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La vie de voyageur est parfois dure, je sais. Mais j'assume ce choix jusqu'au bout ;-)

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Mais nous ne pouvions pas rester là. Le Laos avait d'autres merveilles à offrir ! Le temps de regagner la rive à Ban Nakasang et de contempler à nouveau un magnifique coucher de soleil,

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... Nous avons mis le cap sur Savannaket pour une petite escale. La ville ne nous a pas très convaincu après le charme de Si Phan Don, donc nous avons repris la route jusqu'à la petite ville de Thakhek, à 130 km au Nord (voir la carte).

 

Thakek. Les grottes de Tham Pha Fa et Tham Pha Chan

 

Thakek est une ville intéressante, surtout le point de départ pour de multiples destinations à voir en scooter. Juste à côté se trouve la ZNP (Zone Naturelle Protégée) de Phu Hin Bun, qui ressemble à un paradis perdu au milieu de formations karstiques. 

Les formations karstiques sont un phénomène géologique typiques de l'Asie du Sud Est (Malaisie, Thailande et Viet Nam). Ce sont de petites montagnes qui prennent des formes abruptes et semblent sortir de nulle part au milieu de la plaine ou de la mer. Elles renferment des labyrinthes de grottes, de falaises et de vallées protégées. 

 

Voici un petit aperçu des alentours de Thakek. C'est magnifique: 

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Pour la première journée, nous avons fait un aller-retour en scooter vers le centre de la ZNP, pour visiter deux grottes intéressantes. La première, dont je n'ai pas de photos malheureusement (interdiction d'en prendre), était digne d'une découverte d'Indiana Jones. En 2004, un villageois grimpe sur une liane le long d'une falaise à 15 mètres de hauteur. Ceci dans le but de dénicher des chauve-souris d'une petite grotte qu'il avait aperçu d'en bas, apparemment pour varier son repas du soir (beurk)... Faute de chauves-souris, il trouve une pièce secrète où sont entreposées dans la pénombre 200 statues de Bouddha assis. Les statues vont d'une petite dizaine de centimètres à un mètre de hauteur. Si les scientifiques ont du mal à s'accorder, la plupart d'entre eux estiment que les Bouddha sont vieux d'environ 600 ans ! 

 

Voici toutefois une photo des bouddhas que j'ai trouvée sur internet: 

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Pour entrer dans la grotte (à présent un petit lieu de culte aménagé et accessible par escalier), Sophie doit se vêtir d'une jupe laotienne traditionnelle: 

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Cette grotte véhiculait quelque chose de mystérieux. En la quittant, nous avons remarqué des dizaines de petites grottes similaires à flanc de falaises, pour certaines inaccessibles... Qui sait si les montagnes de la Phu Hin Boun ne renferment pas d'autres trésors cachés...?

 

A défaut de dénicher de petites grottes perdues, nous avons mis le cap sur Tham Pha Chan, une cavité gigantesque dont la voîte atteint 60 mètres de hauteur, sur 100 de largeur. Pour la trouver, nous avons galéré pendant 2 heures sur des chemins parfois difficiles, en demandant notre chemin dans les rares villages et maisons rencontrés. Le paysage était magnifique tout du long. Seuls sur la moto dans ces étendues, le sentiment de liberté était particulièrement grisant: 

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Arrivés à la grotte, il n'y avait personne. A l'intérieur, c'était comme être dans une cathédrale désertée, les échos rebondissait sur les parois.  La photo ci-dessous ne rendra jamais l'impression de petitesse, mais vous pourrez l'imaginer. En regardant bien, on aperçoit Sophie tout en bas à droite, devant la grotte: 

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L'entrée de la grotte, vue depuis l'intérieur: 

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Malheureusement, nous n'avons pas pu rester trop longtemps, car le soleil se rapprochait de l'horizon et il aurait été problématique de se retrouver coincés là à la nuit tombée... Nous sommes rentrés directement à Thakhek. 

 

La boucle en scooter autour de Phu Hin Boun. 

 

Le soir, après avoir dégusté un dîner bien au chaud dans une bonne auberge, nous avons feuilleté le livre d'or et nous sommes tombés sur des témoignages excitants laissés par d'anciens voyageurs, sur une boucle en scooter de 3/4 jours, autour de la zone de Phu Hin Boun. Notamment cette carte, dessinée à la main... :

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Il n'en fallait pas plus pour nous décider... Nous avons reloué le scooter pour 4 jours et sommes partis dès le lendemain matin après avoir glané pas mal d'infos supplémentaires dans le guide et autour de nous. Nous avons fait la boucle dans le sens des aiguilles d'une montre, en remontant de Thakhek vers le Nord dans un premier temps. 

 

Jour 1: 

 

Pour notre première journée, nous avons mis le cap sur le lac-source de Kong Leng, perdu à 2 heures de la route principale Thakhek - Vieng Khang au bout d'une route réputée horrible. On nous l'avait décrit comme un lac aux eaux tellement bleutées qu'il fallait le voir pour le croire. D'ailleurs, il serait sacré pour les habitants du village voisin. Ce que nous avons trouvé était à la hauteur du challenge. Tout d'abord, la route... Voici le détail sur la carte:

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20 kilomètres. Deux heures... Jamais je n'avais conduit sur une route aussi accidentée et escarpée (à certains endroits je devais rouler à fond de première en m'aidant des jambes).

J'en profite pour faire un test vidéo  (une première sur mon blog, j'espère que ça va marcher !) avec une montée difficile filmée par Sophie.  

 

 

Nous avons enfin atteint le lac après 2 heures. Désert de touristes. Aucun ne s'était visiblement risqué à faire la route. Et... bleu, d'un bleu magique !! 

Voici des photos qui ne sont aucunement truquées:

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Apparemment, ce bleu éclatant est du à une présence très importante de calcaire et à l'extrême profondeur du lac (60/70m pour un diamètre de 20 ou 20 mètres).

Une rivière y prend sa source, et passe sous un petit pont de bois avant de s'écouler. Il est interdit de se baigner dans le lac sacré.  130

 

Retour ensuite jusqu'à la route principale pour encore 2 heures de tape-cul avec une petite pause dans un magnifique village rural:

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On a rallié Vieng Khang en grande partie à la nuit tombée, sachant que cette partie n'offrait rien d'intéressant, si ce n'est de la route toute droite, asphaltée. Les bus et les camions passant à toute vitesse m'ont paru bien plus stressants que la route du lac. Pause pour la nuit dans un petit village près de Vieng Khang, où toutes les échoppes avaient la particularité de vendre des espèces de rats grillés, entiers, avec une broche enfoncée dans le cul et ressortant par la bouche... 

Non, merci. On a pris du boeuf... Enfin j'espère. 

 

Jour 2: 

 

Hit the road, Jack. C'est parti pour le tronçon du Nord, et l'entrée à l'intérieur de la ZNP jusqu'au village de Konglor. 

Route asphaltée, pas de difficulté particulière à signaler. Mais le paysage est toujours époustouflant et accidenté:

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Les formations karstiques s'élèvent en une chaîne magnifique. Nous passons par un point de vue. Cette fois-ci, nous ne sommes pas les seuls touristes! La vue est imprenable: 

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Et nous voici arrivés à Konglor. Le village se situe dans une sorte de cirque encaissé. Sur trois côtés, les montagnes forment des murailles rocheuses. Le village est construit en aval d'un cours d'eau qui passe littéralement "sous" la montagne, en sinuant sur 7 km, avant de déboucher à l'air libre, en formant une grande grotte sombre et un lac aux eaux claires. La première remontée (officielle) de cette rivière dans la montagne a été faite il y a quelques années seulement. Elle est ouverte aux touristes depuis peu. 

Arrivés tard l'après-midi, nous avons voulu nous baigner dans le lac pour nous rafraîchir de la route, et avons raté de peu la dernière traversée en bateau. Il nous a donc fallu revenir le lendemain matin, et ça nous a pris toute la matinée. 

 

Une photo aérienne du massif traversé par la rivière. Elle rentre au niveau du repère placé à droite, et ressort à Konglor (repère de gauche)

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Le lac au pied de la montagne, et la grotte de sortie de la rivière, au fond: 

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L'entrée de la grotte:

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Une eau limpide... mais froide ! Ca ne semble pas gêner Sophie pour autant ;-)

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Non loin de là, le village de Kong Lor respire la tranquilité et la simplicité de vivre. C'est un beau village: 

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Un métier à tisser en activité, au bord de la route:

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Dans la vallée autour, on cultive le tabac:

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Une fois récolté, le tabac est entreposé et laissé à sécher dans des silos bâtis à base d'argile:

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Les enfants de Kong Lor:

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Le soleil va bientôt se coucher et la lumière sur le lac est encore plus belle :

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Jour 3: 

 

On devait rejoindre un anglais pour se partager le petit bateau à moindre frais, mais le réveil a fait faux bond, et finalement on a s'est retrouvé à deux. Le temps de louer une torche puissante, et deux laotions nous ont conduit: un pour manoeuvrer le moteur à l'arrière, un autre à l'avant pour "faire le phare". 

 

A l'intérieur, bien sûr, c'est le noir complet !

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Par endroit, la rivière est si peu profonde que le fond plat du bateau râcle les galets. Il faut alors continuer à pied. 

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A la lueur de la torche, on aperçoit les hautes voûtes et les formes inquiétantes des blocs de pierres. Un passage de magnifiques stalactites et stalagmites normalement mises en lumière était prévu à pied. Malheureusement, l'électricité ne marchait pas, et nous n'avons pu les contempler qu'à la lumière de la torche. Si la beauté du spectacle n'était pas au rendez-vous, le sentiment de solitude l'était... 

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Finalement, nous avons rejoint la grotte de sortie, après un temps qui nous a paru interminable sachant qu'on remontait le courant depuis 7 km.

Cette grotte donne l'impression d'une machoire géante... 

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Et voilà l'autre côté:

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Nous avons repris la route l'après-midi avec un gros contretemps: le scooter a crevé deux fois de suite sur la belle route asphaltée allant vers le Nord. La première fois, nous avons traîné le scooter sur 1 km pour l'emmener chez un garagiste, qui a mis une rustine. 5 minutes après être repartis, rebelote. Deux américains qui passaient par là en pick up ont chargé le scooter et nous ont ramenés chez le garagiste... qui a changé la chambre à air en trouvant un clou planté dedans. Crever deux fois de suite sur une route parfaitement bitumée, après les chemins accidentés où on aurait pu crever 20 fois, c'est un comble !

Par contre , le coût de l'opération rustine + chambre à air s'est élevé à... 3 euros ! Plutôt pas mal.

 

Arrivée à la nuit tombée à la petite ville de Lak Xao. Je n'avais jamais eu aussi froid depuis les Cameron Highlands, en Malaisie... 

 

Jour 4: 

 

Finie la route asphaltée, c'est parti pour le tronçon le plus difficile. 

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Pas de passage aussi ardu que sur la route du lac, c'est plutôt une épreuve d'endurance. Pendant 3 heures non-stop + une rallonge d'une heure due à une mauvaise bifurcation, le corps et la forme sont mis à rude épreuve. Le scooter est secoué dans tous les sens par les accidents de terrain; les genoux, les poignets et le dos prennent cher. Sans parler des nuages de poussière qui nous recouvrent à chaque fois qu'on croise une voiture: 

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Par contre, la route est très pittoresque:

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Nous avons traversé une jungle vallonnée, tellement luxuriante qu'on pouvait à peine voir à plus d'un mètre à travers la végétation:

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Enfin, nous avons retrouvé la "civilisation"... Plus au sud, vers Nakai, un contraste saisissant. A droite, du côté de la ZNP: la jungle. A gauche: des hectares entiers de lacs artificiels où les derniers arbres morts émergent encore un peu. Je n'ai pas été surpris d'apprendre que les chinois y étaient pour quelque chose.. 

 

Après les barrages de Nakai, nous avons rejoint la route de Thakhek, où on a retrouvé les beaux paysages de rizières et de montagnes karstiques pour la dernière ligne droite.

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Dernière pause pour jeter un coup d'oeil à une grotte inquiétante, qui m'a étrangement fait penser à la grotte du Yéti, dans "Tintin au Tibet": 

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Troublant, pas vrai? D'ailleurs, en entrant à l'intérieur, je suis pratiquement sûr d'avoir entendu un chien aboyer à quelques centaines de mètres dans le noir... Milou??? La raison à cela était probablement une voie de sortie invisible, car il y avait un petit cours d'eau qui passait dans la grotte. On aurait volontiers continué l'exploration, mais dehors, la nuit était presque déjà tombée, et on était crevés. Alors on a laissé tomber pour rentrer à bon port à Thakhek, et mettre au point la suite du voyage... 

 

Je termine mon récit ici pour aujourd'hui. Le prochain article décrira les deux dernières semaines en Asie (Luang Prabang et le nord du Laos). 

 

Voici en "bonus" quelques photos indépendantes.

 

Un jeu de boules laotien "La Franc" :-) Les laotiens sont des fervents joueurs de boules, petit reste du passage des français. A la différence des cambodgiens, ils n'ont pas changé les règles ! J'ai eu l'occasion de faire un carreau en deux essais à la frontière cambodgienne, pendant que les visas étaient validés. Coup de pot !

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Moins drôle: des petites défenses d'éléphant en vente sur un marché à touristes près des chutes de Khon Phapheng. L'association ElephantAsia, dont je reparlerai dans le prochain article, nous a dit qu'elles étaient parfois fausses et en résine. Mais vraies ou fausses, cela n'empêche pas le vendeur d'affirmer fièrement qu'il s'agit d'authentiques défenses en ivoire...

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Une belle photo de fourmi rouge, que j'ai prise quelque part à côté du lac de Kong Leng (le lac bleu):

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L'agence qui nous a loué les scooters... Il n'est pas rare de voir ce genre de fautes en Asie. Tant que ça vend... ;-)

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Le Laos a été inondé de bombes américaines pendant la guerre du Viet Nam. Dans certaines régions comme vers Na Hin (nord de la boucle), on peut apercevoir d'énormes bombes à fragmentation recyclées en embarcations...:

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 10:31

J'ai un mois de retard sur la rédaction de mon blog, mais bon... tout va bien. Je reprends donc le fil des événements. Je vous avais laissé à Koh Kong, ville peu intéressante en soi mais bien située en tant qu'étape entre les Cardamomes et Phnom Penh.

 

Phnom Penh

 

Le trajet vers Phnom Penh fut assez long et sans histoire. Après les berges marécageuses du Tonlé Sap et ses villages lacustres, la course folle à travers la campagne sur un petit train de bois rudimentaire, et finalement les étendues sauvages des Cardamomes, l'entrée à Phnom Penh provoque un choc. C'est une grande ville pour le Cambodge, pays rural avant tout. Le trafic, bien qu'incomparable avec les grandes métropoles des pays voisins (Saigon, Bangkok, Hanoi...) est bien typique : des camions surchargés, des scooters défiant les lois de l'équilibre et roulant souvent à contre-sens, etc.

 

Mon pote Thomas (rappelez-vous les articles « Excursion avec Toto dans le bush australien » et « Indonésie, Bali » ) était à Phnom Penh quelques jours avant nous. Il a écrit un article super intéressant sur son blog, que je me permets de citer pour introduire le mien.

 

Phnom Penh est de loin la ville la plus peuplee du Cambodge (1.3 million d'habitants). C'est ici que la riviere "Tonle Sap" se jette dans le fameux Mekong, qui lui poursuit ensuite sa route jusqu'au Vietnam. Elle est devenue la capitale du Cambodge en 1431, apres que le roi se fut enfuit de Angkor Vat, envahi par le Siam (Thailande). Il y a un siecle, Phnom Penh etait encore une ville riche et prospere: dans les annees 20, elle etait surnommee "La perle d'Asie". Aujourd'hui, la ville est "revenue de l'Enfer" et continue sa reconstruction "

Je vous encourage à aller en lire plus :

:http://tomenaustralie.over-blog.com/article-69-cambodge-la-capitale-phnom-penh-du-19-et-20-decembre-2011-98708145.html

 

Phnom Penh fut pour nous une étape tranquille, sans trop de visites à la chaîne.

On a profité du charme de cette cité particulière, qui n'accroche pas le visiteur au premier abord, mais qui laisse une agréable impression quand on parcourt ses rues et ses quartiers.

 

 

C'est parti pour une petite visite.

Le marché central Psar, un grand bâtiment Art Déco qui abrite de nombreuses échoppes où l'on peut trouver un peu de tout (vu depuis le toit d'un centre commercial voisin) : 

 

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Zoom sur les toits de la ville: 

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Panorama sur la ville. Au fond, un Wat (temple), et le Mekong. Le gros de Phnom Penh est bâti sur une rive du Mekong: 

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Mais cela est en train de changer : des promoteurs chinois ont entamé la construction d'énormes immeubles sur l'autre rive. Sans commentaires...  

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L'entrée du Palais Royal :

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Dans le quartier des ambassades, on trouve de somptueuses propriétés:

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… qui n'ont rien à voir avec les immeubles des quartiers plus populaires: 

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Dans l'ancien quartier français, de belles bâtisses coloniales donnent un charme de début de siècle à la ville. Certaines sont entièrement rénovées et réhabilitées pour faire des restaurants de luxe ou des sièges administratifs. Par exemple, la Poste :  

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Mais les bâtiments rénovés ne rivalisent pas avec le charme défraîchi des vieilles pierres :

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La prison S21. Un sombre témoignage sur les atrocités des khmers rouges:

 

Nous avons visité l'éprouvante prison S21 où les khmers rouges ont incarcéré, torturé et envoyé à la mort 17 000 hommes, femmes, enfants. Cette visite était tellement choquante de cruauté et de réalisme, que je n'ai pas pu sortir l'appareil photo de ma poche. Le S21 est une ancienne école que les khmers rouges ont investi pour en faire une prison secrète « de haute sécurité », en plein Phnom Penh ! En 1979, l'armée vietnamienne libère Phnom Penh et découvre cet endroit lugubre. Depuis cette date, l'endroit n'a guère changé changé. L'horreur nous touche encore. Les lits de camps où furent retrouvés les restes des derniers suppliciés (non identifiés) du S21 sont toujours là, à leur place. Les barbelés des étages, qui empêchaient les prisonniers de se suicider, également.

 

Les conséquences de la folie des khmers rouges n'appartiennent pas totalement au passé. Aujourd'hui encore, des cambodgiens viennent des campagnes reculées à Phnom Penh pour essayer de retrouver la trace de proches disparus sous le régime. Justice n'a pas encore été complètement rendue pour les millions de victimes (20% de la population de l'époque). En effet le procès de certains leaders incluant Ieng Sary (numéro 2 du régime), n'a débuté qu'en juin 2011 ! 

 

 

Réserve animalière de Phnom Tamao

 

Le séjour à Phnom Penh s'est terminé par une visite pour le moins originale : celle du zoo de Phnom Tamao. J'ai évoqué, dans mon précédent article, la question des zones de protection naturelles au Cambodge. Elles sont nombreuses car le pays est peu peuplé et a gardé ses richesses naturelles, mais mises en grand péril par le braconnage et par la modernisation du Cambodge. Le gouvernement a officiellement pris ses dispositions en créant ces zones équivalents à nos parcs naturels, mais le Cambodge étant l'un des pays les plus corrompus de la planète les règles sont facilement contournables à grande ou à petite échelle (du braconnier graissant la patte du Ranger, au promoteur étranger graissant la patte du ministre).

Le zoo de Phnom Tamao, niché dans une forêt à 1 heure de scooter de la capitale, recueille dans de vastes enclos les animaux sauvés des braconniers. Pour la majorité d'entre eux, c'est la meilleure solution pour les préserver, leur espérance de vie à l'état sauvage étant faible. Ce zoo travaille en partenariat avec l'association « Free the Bears », créée par une australienne pour œuvrer contre le commerce des ours noirs d'Asie: http://www.freethebears.org.au/

 

Voici quelques photos. 

 

L'éléphant d'Asie. Il n'en resterait qu'une cinquantaine à l'état sauvage (non domestiqué) au Cambodge. Pas facile de se cacher quand on est un éléphant... Le commerce de l'ivoire est illégal. Pourtant, on peut trouver des bijoux en ivoire dans les petites échoppes pour touristes. Tout du moins, les vendeurs le certifient et en sont fiers... 

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L'ours d'Asie. Une grosse peluche qui mange du miel et grimpe aux arbres :

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Le gibbon. Même pour moi qui n'aime pas trop les singes, le gibbon est un animal d'une certaine classe ! Autrefois, on entendait son cri sauvage dans toutes les forêts du pays. Un long cri impressionnant, une sorte de vrille sonore qui s'entend de très loin.  

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Le crocodile siamois. Une petite réplique des monstres aperçus dans l'Adelaide River en Australie (voir l'article: Attention Crocodles !), et l'une des espèces les plus menacées au monde: 

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Voici une trouvaille pour moi qui suis un inconditionnel des chats... Le chat-léopard ! Prenez un chat, mettez lui une peau de léopard... et voilà. Sauf que le chat-léopard ne s'apprivoise pas. Enfermez le entre quatre murs, il va tourner en rond comme un fauve :

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Et le meilleur pour la fin, le seigneur de la jungle... Le Tigre. Ce magnifique animal est le plus gros des félins. Sur les 8 sous espèces, 3 sont déjà éteintes. On estime qu'en un siècle, 97% de la population initiale de tigres sauvages a été exterminée.

J'ai croisé le regard de l'un des tigres de Phnom Tamao. Même à travers 2 grillages et à 2 mètres de distance, j'ai eu un frisson (d'émerveillement ou de peur, je ne sais pas trop. Peut être un peu des deux).  

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J'ai photographié deux animaux en liberté, peut être venus narguer leurs congénères en cage...

Un magnifique oiseau :

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Et un gros lézard (il faisait bien une vingtaine de centimètres). J'en avais vu des similaires, voire plus gros, en Australie:

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Le Mondulkiri : à la rencontre des collines... et des éléphants

 

Après ces expériences, quoi de plus naturel que de ressentir à nouveau l'appel de la forêt ?

Cap sur une autre zone naturelle du Cambodge : le Mondulkiri, grande province boisée à l'est du pays. C'est la région la moins dense (4,2 habitants au km2). Mondulkiri signifie « rencontre des collines ». Effectivement, c'est un paysage de petites collines toujours vertes, où l'on trouve de vastes forêts de conifères et de jungle.

 

Un bus nous amena dans la petite ville de Sen Monorom, perdue au milieu de nulle part sur un plateau, où la nuit, les températures presque polaires nous ont fait ressortir pulls, chaussettes et écharpes (une dizaine de degrés, j'avais oublié qu'on pouvait survivre dans de telles conditions ;-) ;-) ;-)

 

Arrivés au soir, on a pu contempler un beau coucher de soleil :

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Après l'aventure en solo dans les Cardamomes, on avait envie de faire un trek organisé, quitte à dépenser un peu d'argent, afin de cumuler découverte de la forêt, d'une minorité ethnique locale (phnong), et randonnée à dos d'éléphant (une première !). Les phnong sont une ethnie proche de la nature, vivant dans les petits villages de la forêt avoisinante. Ils ont leur propre langue, qui a la particularité de ne pas être écrite pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas d'alphabet. Ils sont entre autres réputés pour être d'excellents « mahouts », ou cornacs. Leurs éléphants ne répondent qu'aux ordres dictés en phnong et ne comprennent pas le khmer :-)

 

On a trouvé un circuit sur deux jours : à partir du village phnong situé à une demi heure de Sen Monorom, un trek d'une journée dans la forêt avec un guide local, une nuit au village sous le toit du guide (dans des hamacs), puis le lendemain balade à dos d'éléphant dans la forêt et retour à Sen Monorom en fin d'après-midi.

 

 Ces formules sont toujours un peu risquées, car on ne sait jamais par avance ce que l'on va trouver. Au final, cela s'est plutôt pas mal déroulé. On était quatre personnes à faire le trek dans la jungle et à dormir au village, et le guide était vraiment agréable. Par contre, l'accueil dans le village phnong nous a semblé un peu froid, la famille du guide a préparé la cuisine et s'est retirée, nous laissant manger tous les quatre ensemble. Logeant chez l'habitant, nous aurions aimé partager quelque chose, un moment avec eux.

La deuxième journée, on a fait connaissance avec les éléphants. Ceux-ci sont très bien traités, cela fait plaisir à voir. La majorité d'entre eux ont été rachetés aux chantiers d'abattage du bois, où il n'est pas rare qu'un éléphant soit tué à la tâche. Dans la nuit, ils sont relâchés dans la jungle, leur élément naturel. Leurs mahouts n'ont jamais de mal à les retrouver.  Un point négatif cependant : on était plus nombreux, et il a fallu pas moins de quatre éléphants, car d'autres touristes se sont joints à nous. Tant mieux pour la communauté phnong, mais égoïstement, l'intimité du trek de la veille nous a manqué. 


La suite en photos. Le village phnong  (pour la petite anecdote, Jean Jacques Annaud y a tourné plusieurs scènes du film Deux Frères) :  

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Non loin du village phnong : du manioc en train de sécher au soleil: 

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Grâce au guide et à sa machette, nous avons pu aller par des chemins vraiment reculés, notamment jusqu'à de petites cascades cachées en pleine forêt. J'ai particulièrement aimé le sentiment d'être perdu et loin du monde.  Ci-dessous la tête de notre petite équipée, avec le guide phnong sous la casquette bleue :-)

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On pouvait passer derrière cette petite chute d'eau. Un peu comme dans « Le temple du soleil ». 

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Comme souvent, les chutes d'eau sont beaucoup moins impressionnantes en saison sèche. Mais le plaisir de débusquer une cascade « sauvage » en pleine jungle vaut au moins les chutes du Niagara.  

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Un grand classique ;-)

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Certains arbres sont impressionnants: 

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Sur l'un de ces arbres, nous avons eu une belle surprise : il y avait une empreinte d'ours d'Asie, ce qui ne doit pas courir les rues. Les ours d'Asie ont de longues griffes qui leur permettent de grimper aux arbres, et laissent des empreintes dans l'écorce. Le guide nous a montré des nids d'abeilles sauvages plus haut dans l'arbre. Qui dit abeilles... dit miel... La gourmandise est un vilain défaut ;-)  

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Notre guide choisit un morceau de bambou ou sera préparée la soupe du soir :

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J'ai réussi à ne pas me mouiller les pieds. Malgré cela, trois sangsues ont trouvé le moyen de monter sous mon pantalon (comment ? )

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De retour au village, le soir. Nous croisons des femmes phnong qui rapent le manioc afin de le mettre à sécher par la suite :

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Le dîner est servi sur une natte à même le sol. Simple, mais délicieux : Porc, riz, légumes divers, et « soupe de bambou ». Dommage que la famille du guide (une femme et deux enfants) ne soit pas venue avec nous.

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La maison Phnong est rudimentaire. Je n'ai pas pris de photos car je n'aurais pas aimé qu'un hôte en fasse autant chez moi... Quatre murs sans pièces, un mobilier minimaliste:  la famille se partage deux grands lits sur la même plate-forme de bois où nous avons mangé (on en aperçoit un sur la photo ci-dessus, derrière le guide. Il n'y a pas de salle de bain (tout le village fait sa toilette au puits), ni de toilettes (on va dans la nature pour ça). 

 

Quand je disais qu'il fait froid, le soir... Je crois que Sophie avait 4 couches + un chèche + un sac de couchage, et je ne devais pas être loin du compte: 

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Ces hamacs à moustiquaire de l'armée sont très pratiques et passe-partout. Un bon compromis à la tente pour dormir en pleine nature. Il y en avait pas mal à vendre pour trois fois rien. Si mon sac à dos n'était pas déjà plein, j'aurais bien aimé en rapporter un en Australie...  Tout compte fait on dort très bien dans un hamac, surtout quand on est pas grand. Le truc, c'est de se mettre en biais afin d'être le plus à plat possible.

 

Le lendemain, le trek à dos d'éléphant. 

Les préparatifs au village :

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Pour monter sur le dos de l'éléphant, on lui dit un ordre phnong et il lève la patte avant, qui sert de marchepied pour grimper. On peut tirer sur son oreille pour s'aider : l'éléphant n'est pas douillet. 

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C'est parti ! Il faut avoir les fesses solides et le cœur bien accroché :

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Contrairement à ce qu'on pourrait croire et à ce que dit l'expression, l'éléphant est un animal très agile. Il pourrait passer dans un magasin de porcelaine sans faire tomber une figurine ! Les passages sont parfois très escarpés et glissants, ce n'est pas un problème pour l'éléphant :

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La relation du cornac et de son éléphant est très importante. Dans certains cas, c'est l'histoire d'une vie. 

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Les éléphants aiment se baigner. Les cornacs les frottent partout et les éléphants adorent ça. 

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On s'est baignés avec eux... Un des éléphants était allongé dans la rivière et je suis monté dessus. Il s'est levé sans crier gare et on est sortis de la rivière ensemble, en remontant les marches des rapides. C'était inattendu et quand je me suis rendu compte de ce qui se passait c'était trop tard pour descendre !Mais sortir de l'eau sur le dos d'un éléphant donne un sentiment de liberté indescriptible !! Sur les pierres glissantes où j'avais perdu l'équilibre dix fois, l'éléphant n'a pas fait un faux pas.

Quelqu'un m'a pris en photo, mais j'attends toujours le cliché... Dès qu'il me l'enverra je la mettrai en ligne. 

 

Le chemin du retour. « En avant les éléphants, et marchez militairement »

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Sophie prend les commandes

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Le trek s'est terminé agréablement... et les éléphants sont repartis dans la jungle, sans harnachement. Ce sont des animaux fascinants, attachants et particulièrement intelligents.

 

Derniers jours au Cambodge :

 

Par la suite, nous avons fait une petite virée à scooter dans la région, dont les paysages de collines balayées par les vents font plus penser au Pays de Galles qu'à l'Asie : 

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Ca, c'est du casque ;-) Heureusement, il n'y avait pas d'ours d'Asie dans le coin. 

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Nous avons été coincés trois jours à Sen Monorom car Sophie a chopé une infection alimentaire carabinée... Heureusement, elle s'est remise à temps pour qu'on puisse remonter vers le Laos avant la fin de notre visa. Nous avons fait une dernière escale dans la petite ville de Kratie, au bord du Mekong. Si la ville n'a pas de charme particulier, il y a une petite île rurale au milieu du Mekong qui valait le détour, pour ses belles berges, son village et ses rizières verdoyantes. 

 

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Un coucher de soleil sur le Mekong vaut, je crois, toute la poésie du monde. Pour notre dernière nuit au Cambodge, nous avions commandé du spectaculaire: 

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Le Cambodge est un pays qui laisse une empreinte sur l'âme. 

Je n'oublierai pas ses habitants, son atmosphère, ses paysages...

 

Nous avons continué notre route en suivant le Mekong, vers le Nord, pour découvrir les terres laotiennes. Un autre chapitre à suivre très bientôt. 

 

Je conclus cet article en partageant avec vous quelques photos insolites, recueillies ici et là: 

 

Une marque de cigarettes inédite...

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Siem Reap. Les cambodgiens ne manquent pas d'humour ;-)

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Battambang. L'image n'est pas très claire, mais ce cambodgien vient de charger deux cochons vivants sur son scooter (si si!)

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Pursat. Un livreur de bière Angkor surveille fidèlement son chargement:

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Un scooter, quelque part à Kratie. Normal... 

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 08:13

Je trouve enfin un peu de temps pour mettre à jour mon blog, et ce n'est pas une mince affaire, car depuis la visite d'Angkor, il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts asiatiques, malgré la saison sèche !

Nous étions arrivés de Bangkok à Siem Reap le jour du premier de l'an, où nous avons passé une semaine, notamment pour visiter les temples d'Ankgor. Depuis Siem Reap, nous avons effectué une sorte de boucle anti-horaire pour parcourir le pays jusqu'à fin janvier.

 

Notre parcours: 

 

De Siem Reap, nous avons voyagé dans la région du lac Tonlé Sap jusqu'à Battambang, puis Pursat. 

Depuis Pursat, nous avons traversé la chaîne sauvage des Cardamomes, en nous arrêtant dans deux villes minuscules (Promoy et Ou Saom), jusqu'à Koh Kong, sur la côte. 

Je m'arrêterai là pour aujourd'hui, et décrirai la suite du voyage (Phnom Penh, Mondolkiri), dans le prochain article, histoire de garder un peu de suspense. 

 

Voici une petite carte trouvée sur internet, toujours bien utile pour se repérer :

 

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Une introduction au Cambodge: 

 

Quelques mots-impressions préalables sur les hommes et la nature au Cambodge.

 

Venant de Malaisie et de Thailande, qui sont deux pays très développés, le voyageur ressent un choc. Le pays compte parmi les plus pauvres de la planète. Les routes bien asphaltées ne sont pas nombreuses. L'essentiel des voies de communications consistent en des pistes de terre rouge très pittoresques, où la poussière couvre la végétation environnante, les voitures... et les gens. Un peu comme celles que j'avais vues dans le bush australien. 

Le mode de vie est souvent rural et simple. Beaucoup de familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans les campagnes, on se sent transporté dans un autre monde, quelque chose que nous-autres, européens, voyons plus souvent dans les livres que dans la réalité. Des scènes de vie simples, des femmes battant le linge dans le Mekong, des hommes à l'ouvrage aux champs, des enfants courants pieds nus dans la poussière et vous poursuivant de leur "hello, what is your name !". Les enfants sont une des richesses de ce pays, ravagé il y a peu par le régime des khmers rouges (on estime à 2 millions le nombre de victimes, pour un pays qui compte aujourd'hui 14 millions d'habitants). Je crois avoir lu quelque part que plus de la moitié de la population khmer (synonyme de cambodgienne), a moins de 16 ans. 

 

Enfin, le Cambodge étant un pays peu peuplé et peu "développé" (selon le point de vue), nous y avons senti la présence de la nature sauvage encore intacte. Malheureusement, le voyage au Cambodge a également été une prise de conscience que cette nature sauvage était en grave danger de disparition, développement oblige... 

 

Mais j'en reparlerai plus tard et je passe au vif du sujet !

 

Siem Reap

 

Siem Reap, qui fut successivement khmer (cambodgienne), ou siamoise (thaïlandaise) au gré des caprices de l'histoire, est une ville ultra-touristique en raison des temples d'Angkor voisins, mais n'est pas dénuée de charme. Nous avons beaucoup aimé les quelques jours passés là-bas, pour les marchés nocturnes, la sympathie des commerçants, les rues d'architecture coloniale, et les rencontres. Voici deux photos de rues de Siem Reap: 

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Les touks touks se bousculent entre les échoppes de rue. Ils ne servent pas qu'à transporter des touristes, les habitants l'utilisent énormément. Comme souvent en Asie, le prix est différent pour eux ;-)P1020144.JPG

 

Nous avons rencontré un couple de français, qui étaient venus de chez nous... à vélo ! Elise et Thomas, un couple très sympathique au courage à toute épreuve (il en faut pour pédaler 14 000 km). Nous avons échangé quelques verres avec plaisir dans les bars de Siem Reap. Voici l'adresse de leur blog pour les intéressés, plus une petite photo:

http://petitsvelos.blogspot.com/

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Grâce à eux, nous avons été invité à une fête d'anniversaire khmer, où l'on a été initié à la manière de danser locale. C'est très simple, il faut onduler le corps et les bras en marchant en ronde autour d'une table, en n'oubliant pas de trinquer le plus souvent possible. On a passé un super moment :-) Petit détail, c'était l'anniversaire d'une gamine de deux ans. Un beau prétexte pour inviter la moitié du quartier à faire la fête !

 

Sophie apprend ici le fameux ondulement du corps et des bras: 

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Là, je trinque (plus facile à faire):

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Deux autres invités: 

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Et nous :

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Une fois de plus, j'ai appris que le monde est tout petit. Un jour que l'on savourait un moment de détente sur une terrasse du centre, il m'a semblé reconnaître un visage dans le va-et-vient des passants. Effectivement, c'était Roxanne, une québécoise avec qui j'avais travaillé il y a de ça trois mois, dans le conditionnement des mangues à Humpty Doo, à côté de Darwin, en Australie ! Elle est venue avec nous à la soirée d'anniversaire, et nous avons visité un temple ensemble. 

 

Sophie et Roxanne dans le touk touk nous conduisant au temple : 

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Ca, c'est moi...

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On fait ce qu'on peut pour se protéger de la poussière de la piste...

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Sur la route (asphaltée aux approches de Siem Reap), on croise des charrues tirées par des boeufs...

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Vers Battambang: le lac Tonlé Sap

 

C'est un bateau surchargé qui nous a conduit de Siem Reap à Battambang, pendant 8 heures de trajet sur les eaux marécageuses bordant le grand lac du Tonlé Sap. 

Le Tonlé Sap est un phénomène naturel unique au monde, et le plus grand lac d'Asie du Sud-Est. Il est relié au Mekong par la rivière du même nom. A la saison des pluies, son cours s'inverse et le volume du lac est multiplié par 6, atteignant 16 000 kilomètres carrés. C'est un paradis pour les poissons et les oiseaux, et son écosystème de forêt inondée est une richesse incomparable. Sur ses bords vivent des villages lacustres, constitués de maisons flottantes tractées par bateau. Ces villages lacustres ne sont pas renseignés précisément sur la carte. Et pour cause: certains déménagent jusqu'à 10 fois par an, pour suivre les poissons dont ils tirent leur subsistance. Il est estimé que les pêcheurs du Tonlé Sap fournissent pas moins de 60% de l'apport en protéines de la population cambodgienne !

 

Cet équilibre naturel, qui a existé depuis la nuit des temps, est mis à mal par un important projet (chinois notamment) d'une succession de barrages sur le Mekong cambodgien et laotien, qui interromprait le phénomène d'inversion du courant de la rivière Tonlé Sap, et par conséquent, de l'écosystème du lac et de la manne de poissons. Les conséquences environnementales et sociales seraient désastreuses. Ceci n'est que le premier exemple d'un problème récurrent au Cambodge: le pays est vendu par pans entier aux chinois qui le défigurent petit à petit.... 

 

Heureusement, le projet est encore en attente, et beaucoup espèrent qu'il ne sera jamais validé. 

 

Voici quelques photos du voyage sur le Tonlé Sap, et de ses habitants, qui vivent au rythme de l'eau. Les ablutions sont faites dans le fleuve, la vaisselle y est lavée, et les enfants y jouent à longueur de journée. Sur le bateau, un drôle de français aux airs de baroudeur et m'a pris à part en me disant d'un air mystérieux: "tu vois ces gens, c'est le peuple de l'eau ! Un jour ils sont là, et le lendemain... pffft, ils ont disparu dans la nature"... Il avait l'air envieux en disant ces derniers mots. 

 

Un village lacustre: 

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Certaines habitations sont toutefois permanentes (bien que rudimentaires). Elles sont construites sur des pilotis branlants qui leur permettent de rester sèches à la saison des pluies. 

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Pour conduire le bateau, la vigilance est de mise. En effet, en ce début de saison sèche, le niveau de l'eau est au plus bas. Parfois, les canaux naturels laissent juste la place au bateau pour se frayer un chemin entre les broussailles. 

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Malgré cela, le bateau se prend de temps en temps dans les branchages. Il faut alors le dégager à la perche.

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Les embarcations de pêcheurs doivent se mettre de côté pour laisser passer notre bateau. 

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Certains se cachent dans des trous de feuillage

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Ces 8 heures de bateau, quoiqu'éprouvantes, furent un aperçu enrichissant d'une tranche de vie typiquement cambodgienne. Elles en valaient la peine. 

Arrivés à Battambang, une armada de chauffeurs de touks touks nous a sauté dessus, chacun voulant nous transporter. Après le calme du fleuve, nous étions confrontés à l'agitation touristique de Battambang. 

 

Battambang et Pursat: Le "norry", une expérience inoubliable

 

La raison de notre venue à Battambang était un article que nous avions lu sur le "norry". C'est une manière très ingénieuse que les khmers ont imaginé pour utiliser le réseau ferré désaffecté de leur pays. Deux essieux, un petit moteur et un plateau de bois, et le tour est joué. On y transporte passagers, volaille, scooters, marchandises... tout ce qui tient. La voie étant unique, quand deux norry se croisent, le plus chargé est démonté pour laisser passer l'autre, puis remonté ensuite. Cela se fait parfois en moins de temps qu'une formule 1 au stand. 

 

L'avenir des norry est compromis par le projet de rénovation des lignes ferrées. Il ne continue d'exister que dans quelques endroits de plus en plus rares.Une déception nous attendait à Battambang. En effet, le "bamboo train" est affiché dans toutes les auberges comme l'attraction touristique du coin, et les touristes font la queue pour une petite balade de 30 minutes, toute la journée. Aucun passager local sur les trains de bambous.

Toutefois, quelqu'un nous a conseillé de nous rendre à Pursat, où un des derniers tronçons du norry y était encore en activité. Au lieu d'un trajet de 30 mn en compagnie de touristes hurlants, nous avons eu l'occasion de voyager pendant 4 heures aller-retour jusqu'à un petit village isolé. Avec un espagnol, nous étions les seuls touristes. Sur le plateau de 2 mètres sur 3 environ, le chauffeur a entassé jusqu'à plus de 30 personnes ! Il va sans dire que sur un norry, il n'y a pas d'amortisseurs... Mes fesses s'en souviennent encore ;-)

 

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En vitesse de pointe, le norry doit atteindre 40 km/h. Au ras du sol, et les branches giflant les joues, on a l'impression de rouler à 100.

J'ai pris cette photo en noir et blanc sans faire exprès: 

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Parfois, on doit s'arrêter le temps qu'un buffle veuille bien nous laisser passer... 

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On s'arrête en général toutes les 5 minutes, soit pour prendre / déposer des voyageurs, ou freiner juste à temps pour ne pas percuter un norry qui vient en sens inverse. On s'est même arrêté une fois pour que le chauffeur capture un gros serpent, probablement pour améliorer son dîner du soir 

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Les chauffeurs doivent parfois négocier pour savoir qui va démonter son norry. Et quand c'est notre tour, tous les hommes, sauf les bonzes, mettent la main à la patte ! J'ai été réquisitionné plusieurs fois... 

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Un passager a arraché une feuille d'arbre au vol, et après en avoir enlevé les nervures, m'a proposé de rouler une cigarette avec mon tabac. Délicieux ;-)

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La traversée des Cardamomes

 

Il faut croire que le tourisme hors des sentiers battus nous a donné des ailes. De Pursat, nous avons traversé le massif des Cardamomes pour rejoindre la côte. 

Les montagnes des Cardamomes et leur forêt protégée ont de quoi faire rêver. Il s'agit d'une vaste étendue de petites montagnes recouvertes d'une jungle sauvage et mystérieuse. Ce serait la plus grande forêt tropicale intacte d'Asie du Sud Est continentale. Ce serait également l'une des dernières retraites d'un seigneur autrefois présent dans toute la péninsule indochinoise: le Tigre... (le Cambodge en compterait encore une cinquantaine). Cela dit, malgré de nombreuses tentatives de localisation, aucun tigre n'a jamais été aperçu depuis la fin des années 90, où un dernier individu a été officiellement abattu. 

A Battambang, nous avions eu vent de petits villages nichés au milieu de nulle part, où quelques "Guest house" accueillent des visiteurs: Promoy (au Nord) et Ou Saom (au Sud). Ne cherchez pas sur Googlemaps: ils ne sont pas renseignés. 

 

A Pursat, nous avons trouvé un transport pouvant nous conduire jusqu'à Promoy. En communiquant par gestes et en utilisant les quelques chiffres khmer appris à l'arrachée, nous avons pris place dans un pick up. Une petite explication s'impose: 

- En France: Un pick up est un 4x4 coupé à l'arrière au profit d'une benne. On peut placer 5 personnes dans la cabine, comme dans une berline, et utiliser la benne pour transporter des meubles, des objets encombrants, etc. 

- Au Cambodge: C'est la même chose, sauf qu'on peut mettre minimum 8 passagers dans la cabine pour un transport confortable: deux sur le siège conducteur, deux à la place du mort, et quatre sur la petite banquette arrière. On entasse un chargement démesuré sur la benne: matelas, sacs, cages à poules, pneus, scooters, etc. Et bien sûr, on complète ce chargement par une bonne dizaine de passagers payant le billet moitié prix, qui s'asseyent tant bien que mal sur les poules, les sacs, etc. Qui a parlé de sécurité???

 

Voilà nos sacs en cours de chargement, juste au dessus des poules: 

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Une petite vue d'ensemble du pick-up à la pause (il avait déjà été partiellement déchargé...)

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Et pour compléter le tableau, le chauffeur met de la musique cambodgienne à fond pendant le voyage, et les pistes ne sont pas en très bon état pour nos critères européens... Par contre, la route est magnifique. La piste rouge sinue entre les arbres qui sont recouvert de poussières ocre des deux côtés. 

 

Sur un pont: 

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Arrivés au village de Promoy: déception. On nous avait dit qu'on pourrait y trouver des guides pas chers pour faire une randonnée dans la jungle, peut être grimper un petit sommet et qui sait, apercevoir un peu de faune sauvage. Nous ne savions pas si des sentiers existaient, et hors de question de quitter un sentier au Cambodge: le pays est truffé de mines non désamorcées, surtout la partie ouest. C'est un héritage des guerres provoquées par le régime des khmers rouges. Nous avons passé une nuit là et avons rencontré la seule personne du village parlant anglais, Poan. Pas de guide, nous a certifié Poan. Les randonnées s'effectuent plutôt au sud des Cardamomes (Promoy est au nord). Par contre, il nous a proposé de nous emmener à scooter à Ou Saom, au sud, à 2 heures de piste de là. Il n'existerait aucun autre moyen de transport entre ces deux localités la même journée. 

 

La place centrale de Promoy (un jour d'affluence...??):

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Nous n'avions pas le choix. Le temps de négocier un bon prix, et que notre interlocuteur trouve un ami, nous sommes partis à deux scooter direction Ou Saom, à travers la jungle montagneuse. 

 

Sophie et son chauffeur:

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Et moi, avec Poan:

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La route est magnifique:

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En arrivant aux environs d'Ou Saom, nous avons eu la mauvaise surprise de voir une immense vallée complètement déforestée. Les troncs d'arbres étaient limite encore fumants... Je demande la raison de ce chantier à Poan: ce sont les chinois qui construisent un barrage. 

J'ouvre ici une petite parenthèse à ce sujet : Dans un an, toute cette vallée sera inondée, et une route neuve en fera le tour. Les petits villages seront "relocalisés". Plus tard, j'apprendrai que ce barrage n'est qu'une partie d'une succession de barrages qui sont en construction dans toute la partie sud des Cardamomes. Un projet pharaonique dont les Chinois ont le monopole. 

A Ou Saom, où il n'y a de l'électricité qu'entre 18h et 21h (pour les familles qui ont les moyens de se payer un générateur), ce barrage ne leur apportera rien du tout: l'électricité ira directement aux grandes villes: Battambang, Pursat, etc, et l'argent, dans la poche des Chinois. Vive le progrès !

 

Quelques photos qui parlent d'elles-mêmes: 

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La forêt "protégée" des Cardamomes, à l'image des tigres qu'elle est censée abriter, semble en grave danger. Et ce n'est qur la partie émergée de l'iceberg. Dans tout le Cambodge, les chinois brûlent, construisent, plantent. Plus loin, dans un autre parc naturel inviolé, un autre projet chinois à l'étude prévoit de construire une ville nouvelle, un aéroport, des terrains de golfs, etc. 

 

Vers Koh Kong, on peut apercevoir ces deux panneaux à quelques mètres de distance. L'hypocrisie n'est même pas cachée...

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On a failli appeler au numéro indiqué pour signaler un "wildlife crime": des chinois achetaient de la forêt ici pour construire des barrages... Mais bon, blague à part, on s'est abstenu :-)

 

Bon, je ferme la parenthèse ici !

 

Voici quelques photos du charmant village d'Ou Saom, notre dernière étape dans les Cardamomes: 

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Ici, personne ne parlait anglais. Avec Jérôme, un français aventurier arrivé là en solo, on est allé réveiller les gardes forestiers pour leur demander des informations, un guide éventuellement... Rien à obtenir de ce côté là non plus. Qu'à cela ne tienne, on est partis tous les trois sur le scooter de Jérôme en quête d'un petit sentier forestier à suivre. On l'a vite trouvé, et on a pu faire une belle balade de 4 heures dans la jungle, dont voici quelques photos: 

 

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A défaut de voir des tigres ou des animaux de taille conséquente, on a croisé des tas d'insectes que je me suis fait un plaisir de prendre en photo:

 

Cette araignée blanche s'était posée sur mon chapeau...

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De splendides papillons, scarabées, et autres trucs non identifiés:

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Une autoroute de fourmis...

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Nous sommes rentrés à Ou Saom satisfaits par cette mini-randonnée dans la jungle. La guest house, en plus de Jérôme et nous, hébergeait deux adorables châtons. Je ne peux pas résister à l'envie d'en mettre des photos ici... Mes amis proches reconnaîtront bien là mon amour maladif des chats :-) :-)

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Trop mignon, non ??????

 

Le lendemain nous avons trouvé un "taxi" un peu par chance pour Koh Kong, sur la côte, où nous nous sommes reposés un peu. Le chauffeur conduisait à la Sébastien Loeb et la route a été bouclée en deux heures. 

Rien de vraiment intéressant à signaler là-bas, si ce n'est une magnifique chute d'eau, qu'on a un peu galéré à trouver avec notre scooter de location...  

 

Je terminerai cette première partie cambodgienne avec ces photos. 

 

Perdus sur la route, Sophie s'arrache les cheveux :-) :-) 

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La fameuse chute d'eau : 

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En version panoramique pour une belle image de fin !

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Sur ce, je vous laisse et tâche de vous donner de mes nouvelles rapidement. Au programme bientôt: Phnom Penh, la belle coloniale, et les éléphants du Mondolkiri. 

 

A bientôt !

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 10:28

Nous avons laissé la Thailande aux aurores de 2012, pour nous engager sur les pistes rouges et poussiéreuses du Cambodge. Notre bus nous a déposés à côté de Siem Reap, notre futur « camp de base » pour partir à l'exploration des temples d'Angkor. Nous avons pris trois jours pour nous perdre dans les vieilles pierres de l'ancienne cité royale et de ses environs, sur de vieux vélos loués en ville. Ce que j'ai vu là-bas m'a tellement impressionné que j'ai fait le choix de consacrer un article à la majesté d'Angkor.

 

Un peu d'histoire, tout d'abord...

 

Je n'ai pas très envie de décrire l'histoire des temples d'Angkor en long, en large et en travers, ni de faire un traité d'archéologie... Voici toutefois quelques grandes lignes romancées, nécessaires pour comprendre d'où nous viennent les trésors que cache la jungle aux alentours de Siem Reap.

Il y a mille ans, le Cambodge n'était pas le pays pauvre que l'on connaît aujourd'hui. C'était un pays riche et puissant. Pendant quatre siècles, les empereurs khmer firent d'Angkor une prodigieuse cité. Alors que Londres ne comptait encore que quelques dizaines de milliers d'âmes, Angkor Thom, la cité des rois, abritait un million d'habitants. Les empereurs, autoproclamés « Dieux-Rois », commandèrent la construction de dizaines de temples d'un faste inégalé, dont le plus grand, Angkor Vat, reste le plus vaste édifice religieux jamais construit. Les bas-reliefs de certains temples témoignent des gigantesques parades qui se déroulaient autrefois sous l'oeil impassible de l'empereur : éléphants, danseurs, prêtres, soldats... Toutefois, les invasions répétées des pays voisins provoquèrent progressivement le déclin d'Angkor. La capitale se déplaça à Phnom Penh, et le Cambodge changea de visage. Angkor fut définitivement rendue à la jungle, et oubliée petit à petit de la majorité de la population. Il fallut attendre l'arrivée des premiers explorateurs français au XIXème siècle pour que la vieille cité rouvre ses portes...

 

Plan d'Angkor aujourd'hui:

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Le reflet d'Angkor Vat, le roi des temples, se dessine dans une douve: 

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Coucher du soleil: 
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Aujourd'hui, Angkor fourmille de visiteurs. Certains temples ont été nettoyés de fond en comble pour leur restituer leur grandeur, d'autres ont volontairement été laissés à la jungle. Certains ont été rénovés, rafistolés. D'autres ne sont plus qu'un tas de pierre. Mais pour qui sait être curieux et se glisser un peu sous les voûtes, l'excitation de la découverte reste intacte...  Il faut rester aux aguets: derrière un massif d'arbres, au fond d'un chemin, peuvent se cacher des murs...

 

Voici quelques impressions des temples d'Angkor en textes et en images. Plutôt que de détailler les visites et d'en faire une chronique fidèle, j 'ai préféré laisser parler les pierres... J'espère qu'en lisant la suite, vous pourrez ressentir un peu de mon émerveillement... 

 

Sur les traces d'Apsara

Partis seuls avec nos bécanes, nous avons vite trouvé un visage familier, qui nous a guidé de temple en temple... Une femme aux formes graciles habite Angkor. Silencieusement, elle nous parle de l'époque où elle était déesse. Elle s'appelle Apsara :

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Les traits de son visage fin se cachent et se dévoilent au fur et à mesure de nos pas. Il nous faut parfois la deviner... 2

 

Pas à pas, elle nous entraîne au gré des couloirs...3

 

Elle est parfois tapie dans un creux du mur, ou même à demi-effacée par l'érosion, parfois elle est si nette qu''elle semble avoir été sculptée hier :

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Apsara est millénaire et cependant, elle n'a pas pris une ride. Malgré les longues années qu'elle a passé à contempler les temples déserts, elle semble toujours aussi vivante. Moi, je trouve son silence bien plus éloquent que les guides bavards qui s'empressent de nous vendre leurs services : son regard rêveur me dit tout ce que j'ai besoin de savoir.

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Le temple aux araignées :


Une route droite se fraie un chemin dans la forêt. Nul autre bruit que nos roues qui grincent et quelques oiseaux qui chantent. Il y a un chemin de terre qui part sur la gauche, sans indication. Rien de tel pour solliciter notre imagination et notre soif de découverte. Ou serait-ce Apsara qui nous susurre de nous y aventurer... ?
Après une centaine de mètres, une surprise nous attend sur une petite clairière, côté gauche. Alors que rien n'était signalé sur notre carte, un dallage défraîchi mène à un vieux temple qui se tient là, sous nos yeux, dans la lumière tombante de la soirée qui s'annonce. Personne.

 

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Nous nous avançons.

Le temple semble avoir été abandonné aux araignées. Dans les trous de pierres, au creux des colonnades, des centaines de toiles épaisses tapissent le lieu.

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D'étranges araignées se tiennent aux aguets non loin de leurs trous, leurs grandes toiles frémissant silencieusement dans la brise

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Sur un petit escalier, je trouve même une mue de serpent. 

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Cet endroit fait froid dans le dos, mais pourtant, nous nous y attardons de longues minutes, juste pour écouter et observer, jusqu'à ce que le soleil disparaisse derrière les arbres... 

 

Les visages dans la pierre

 

Dans la forêt d'Angkor, un long mur d'enceinte à moitié écroulé trace les limites d'une vieille cité. Quatre grandes portes en marquent l'entrée, à chaque point cardinal. Nous approchons de la porte sud par une petite piste en terre. D'en haut, un visage royal légèrement souriant semble nous regarder venir. A vrai dire, ils sont quatre. Quatre grands visages surmontent chacun des côtés de la haute porte et observent les alentours. Ils affichent un sourire qui laisse une étrange empreinte sur l'âme : bienveillant, un peu amusé même, il me rappelle vaguement celui de la Joconde.

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Nous passons la porte et continuons notre chemin. Je sens l'étrange sourire m'accompagner. La piste continue dans la forêt, et quelques centaines de mètres plus loin, nous arrivons sur une sorte de place centrale, où convergent les quatre routes qui traversent l'ancienne cité. Un magnifique temple la surplombe. Ses milliers de blocs de grès taillés, sa haute tour centrale escortée de tours secondaires m'évoquent un massif de pics montagneux.

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Un escalier mène au centre du temple-montagne, et permet de circuler sur les différents niveaux. Nous retrouvons les énigmatiques visages sur les tours, sur les murs, orientés dans toutes les directions. Ce labyrinthe où l'on ne pourrait se cacher symboliserait-il le regard omniscient du dieu-roi ? Peut être. Mais nulle colère dans ces expressions, toujours ces étranges sourires, légèrement bienveillants. 

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Sur les trois cent visages que compte le temple, il n'y en a pas deux qui sont identiques, et pourtant ils ont tous un air familier. Le temps a de plus déformé leurs traits, leur donnant à chacun une personnalité différente. Parfois, les blocs de pierre se sont écartés, et l'on jurerait voir un portrait cubiste. Picasso serait-il venu à Angkor pour y trouver une source d'inspiration ?

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Le secret des pierres

 

Derrière les belles façades, sous les montagnes de pierres, se cachent parfois de mystérieux labyrinthes, où les jeux d'ombres et de lumières guident nos pas là où l'on n'avait pas prévu d'aller, par des couloirs menant de salles en salles. Dans ces couloirs, il n'est pas rare de sentir le frou-frou d'une chauve-souris frôler nos oreilles... 

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Les rayons du soleil se glissent entre les interstices de pierres écrouléesP1070130P1050056

 

... et mettent en valeur des inscriptions, des symboles sculptés dont nous ne saisissons pas le sens, comme un rébus secret... 

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De temps à autre, le faciès grimaçant d'un monstre légendaire semble nous mettre en garde contre un terrible sort... 

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Peu rassurés, nous surveillons nos pas, afin de ne pas tomber au fond d'un cul de basse fosse d'où l'on ne ressortirait jamais. Mais toujours, nous retrouvons la lueur du jour, sains et saufs, par des portes parfois branlantes... 

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Dehors, nous repassons dans une autre dimension. Les chauve-souris ont disparu, remplacées par de magnifiques papillons qui s'ébattent parmi les pierres. Quant l'un d'entre eux s'y pose, c'est un peu l'éphémère qui rencontre l'éternel

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Les temples écroulés

 

Nous avons tous, quelque part dans notre imaginaire, un temple à demi-écroulé, rongé par les lianes et les racines des arbres. C'est ici, à Angkor, que la réalité rencontre l'imaginaire :  

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Notre exploration nous a fait découvrir plusieurs de ces ruines où la végétation est reine, comme dans ce petit temple où un arbre trône majestueusement sur l'entrée, nous laissant tout juste de quoi nous faufiler entre ses racines :

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 Dans cet autre temple, un arbre a choisi l'un des derniers pans de murs restés debout pour s'installer :

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L'étreinte des pierres et des racines semble indissoluble. On dirait même que certains arbres ont coulé du ciel.

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Ailleurs, ce sont les lianes qui ont épousé les formes des pierres, soulignant leurs contours de manière harmonieuse.

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Au milieu des ruines, subsistent d'anciennes colonnes, des portes, des fenêtres. On peut y trouver de magnifiques sculptures, et parfois la silhouette d'Apsara...

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Angkor Vat, le plus vaste et le plus connu des temples d'Angkor, offre moins de mystère et de beauté pour moi que ces ruines abandonnées à la nature, que l'imagination peut faire vivre à sa guise. 

 

Un dernier mot: 


Nous avons vadrouillé pendant trois jours à vélo. Nous sommes repartis avec un petit aperçu seulement de la beauté d'Angkor. Il faudra revenir un jour pour continuer l'exploration... En attendant, j'y retourne souvent en rêve, à la nuit tombée, après le départ du dernier touriste. Torche en main, j'explore les couloirs infinis, puis je m'asseois à côté d'Apsara. Et je suis bien, tout simplement...

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Pourquoi ce blog?

Ceci est un petit blog de voyage sans prétention, qui j'espère vous plaira.

Quoi de mieux qu'un visa vacances-travail australien pour partir découvrir l'autre côté du monde? Viet Nam, Australie, Indonésie, Malaisie, Thailande, Cambodge, Laos... et l'aventure n'est pas terminée !

Bonne lecture !